Les acteurs du ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques ont examiné et validé, le jeudi 28 avril 2016 à Ouagadougou, le rapport de l’étude d’évaluation des Pertes après récoltes (PAR) sur le sorgho, le maïs et le niébé.
La majorité des agriculteurs rencontrent d’énormes difficultés dans la conservation de leurs produits après les récoltes. Au Burkina Faso, les Agences basées à Rome (ABR) et le gouvernement ont mis en œuvre, le projet conjoint intitulé « Intégration des initiatives de réduction des pertes alimentaires pour les petits exploitants dans les zones à déficit vivrier ». Des études récentes commanditées par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont montré qu’annuellement, les pertes quantitatives et le gaspillage alimentaire sont énormes. C’est dans l’optique de partager ces résultats avec les parties prenantes, qui visent à réduire de 50%, les niveaux des pertes d’ici à 2025 que les experts du monde agricole se sont réunis le 28 juillet 2016 à Ouagadougou. De ces études, il est ressorti comme l’a souligné le représentant de la FAO au Burkina Faso, Daouda Kontongomdé, que les Pertes après récoltes (PAR) enregistrées annuellement au niveau global sont de l’ordre de 30% pour les céréales, de 40 à 50% pour les racines et tubercules, les fruits et légumes, 20% pour les oléagineux, la viande et les produits laitiers, et 30% pour le poisson. M. Kontongomdé a noté que la FAO et l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), prévoient une augmentation de la production alimentaire de 60%, au cours des 40 prochaines années, pour satisfaire la demande future d’une population mondiale croissante. « Les ABR considèrent la réduction des pertes et les gaspillages alimentaires comme un moyen de renforcer la sécurité alimentaire et par conséquent, de garantir la disponibilité et l’accessibilité à une alimentation équilibrée et constante pour tous », a-t-il ajouté.
Vulgariser les technologies de conservation
L’étude réalisée sur les pertes post-récoltes dans les quatre régions du Burkina Faso, à savoir les Hauts-Bassins, la Boucle du Mouhoun, le Nord et l’Est a ciblé le sorgho, le maïs et le niébé. Elle a permis, selon M. Kontongomdé, d’évaluer ces pertes et de cerner les perceptions des acteurs des filières concernées. Pour l’assistant technique du projet réduction des PAR, Justin Sawadogo, la conservation des céréales sur le terrain se fait avec plusieurs technologies. En effet, le sorgho est conservé dans des greniers, le maïs et le niébé dans des sacs à triples fonds. Il a souligné qu’il n’y a pas assez de technologies utilisées pour la conservation du niébé. « Nous travaillons à vulgariser la technologie, à sensibiliser les acteurs à son utilisation pour assurer une bonne conservation », a noté M. Sawadogo. Le représentant du secrétaire général du ministère en charge de l’Agriculture, Pascal Zongo a, pour sa part, affirmé que réduire les pertes alimentaires au Burkina Faso, c’est mieux valoriser l’investissement public et permettre l’atteinte de la sécurité alimentaire. « Cette approche déployée à travers le système des Nations unies est un outil appréciable dans le renforcement de la gouvernance alimentaire et la réalisation d’un véritable développement durable », a-t-il précisé. Il a poursuivi que pour la campagne 2016-2017, c’est une production de 4 millions 700 mille tonnes de céréales qui sont attendues et il est indispensable à l’entendre, d’appréhender l’ampleur des pertes tout au long des différentes chaines d’approvisionnement, afin d’apporter aux acteurs, des solutions idoines pour les réduire. M. Zongo, a par ailleurs, convenu que pour éradiquer la faim d’ici à l’horizon 2025, il faut, en plus des actions d’appui à l’amélioration de la production, œuvrer à réduire de moitié, le niveau actuel des pertes post-récoltes.
avec ecodufaso