Élections présidentielles au Burkina: L’homme de “Dieu” qui annonça la chute de Blaise Compaoré, prédit une catastrophe
Le frère Christian Boglo, connu pour ses « révélations » sur la vie politique nationale du Burkina a encore parlé. Il a animé une conférence de presse le 03 novembre 2015 au Centre national de presse Norbert Zongo. Il annonce la préparation en cours d’un hold-up électoral par deux hommes politiques prêts à tout pour s’installer sur le trône de Kosyam. Par ailleurs, il « révèle » que l’actuel Premier ministre Yacouba Isaac Zida ne sera jamais Président du Faso et que certaines autorités de la transition passeront devant les tribunaux. Le prochain Président sera Tahirou Barry, « révèle-t-il ».
Il avait déjà annoncé, au cours de précédentes conférences de presse, la chute de Blaise Compaoré. On était en 2013. Au lendemain de la chute de ce dernier, il appelait le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) à utiliser sa force de frappe au profit du peuple et non l’inverse. Puis, il annonce par la suite que cette unité d’élites malgré sa puissance sera pulvérisée, après sa 4e intrusion dans les affaires politiques de la transition. Ces différentes prédictions se sont réalisées. Simples coïncidences ? Oui, diront la plupart. Mais, lui, affirme haut et fort avoir vu tout cela dans ses prières. Christian Boglo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, ne se revendique d’aucune congrégation même s’il affirme être chrétien catholique. Il demande qu’on l’appelle simplement le « Frère Christian ».
« Je suis un singleton, je n’appartiens à aucune congrégation. Je ne suis ni prophète, ni père, ni curé, ni pasteur, ni prédicateur. Je suis le frère Christian Boglo. Je suis en otage de cette puissance infinie qu’est Dieu. Je suis tenu de parler. C’est une obligation. J’ai peur de ne pas parler. Le Seigneur me dit va dire ci, va dire ça », confie-t-il.
« Il y aura des centaines de morts »
Et il a parlé ce 03 novembre 2015. Son message était en lien avec les élections du 29 novembre 2015 et les « évènements dramatiques » qui s’annoncent au soir du scrutin. Il annonce un carnage ce jour.
« Mes dernières révélations sont très précises, pas de polémiques possibles. Nous avons deux hommes politiques, dans notre pays, ils ne sont pas jeunes. Leur secret, c’est de faire un hold-up électoral. Tout est prêt, bien organisé. Ces deux hommes sont prêts à vendre leurs pères et leurs mères pour avoir le pouvoir. Ils ont prévu de mettre en place un système qui leur permet de faire sortir les jeunes dès 19h pour revendiquer la victoire de leur(s) candidat(s). Cette force qui a dissout le RSP, qui a chassé Blaise Compaoré va s’abattre sur eux. Les forces de défense et de sécurité vont écraser les manifestants. Il y aura des centaines de morts voire des milliers. Quand ça commence à 19h, dès 21h, ils seront anéantis. Ça fait très peur », annonce-t-il.
C’est donc pour réduire le nombre de morts qu’il dit passer l’information pour que les gens ne sortent pas pour revendiquer une quelconque victoire, mais de faire confiance à Maître Barthélémy Kéré et son équipe de la CENI. Il dit être déjà passé sur certaines radios pour passer le message.
« Je vous en supplie, je me mets à genoux, ce que je dis est vrai. La révélation me dis parles-en, là ceux qui sont dedans ne vont pas sortir et ça permettra de réduire le nombre de morts. C’est des milliers de personnes qui risquent de mourir d’une mort violente », implore-t-il.
Mais qui sont ces deux hommes politiques ? Le frère Christian dit qu’il n’a pas encore les noms mais dès qu’il les aura, il le dira. « Le moment est important et la situation est grave. Il vaut mieux répercuter l’information dans le souci de partager l’information », martèle-t-il.
Zida ne sera jamais Président du Faso
L’autre révélation concerne le premier ministre de la transition, Yacouba Isaac Zida. « Mon frère Zida est en train de jouer à un jeu, faire des calculs pour revenir après, il se fait des amitiés pour préparer le terrain. Mais, je suis au regret de vous annoncer qu’il ne sera jamais Président du Faso. Les cooptations d’amis, la distribution d’argent ne serviront à rien… Pour la transition, Dieu lui a confié une mission très spéciale. Il ne l’a pas choisi par hasard », soutient-il. « Il doit éviter les combines avec des hommes politiques. S’il ne se réveille pas, sa place, c’est à Paspanga », ajoute-t-il. Il appelle le premier ministre et les membres du gouvernement de la Transition à plus de transparence et de neutralité car, prévient-il « après la transition, il y a certaines autorités de la Transition qui vont passer devant les tribunaux ».
Il précise par ailleurs qu’aucun homme politique ne réussira encore à quitter le Burkina. « A part Blaise, personne ne pourra fuir encore ». Tout en annonçant que les contestations ne vont pas cesser et vont même gagner en intensité atteignant même les Hommes dits de Dieu, notamment des pasteurs, des imams et des curés qu’on va empêcher d’accéder à leur temple. Car, déclare-t-il, « Nous sommes dans une phase où se servir est terminé, on vient désormais pour servir. Beaucoup de députés vont courir abandonner leurs sièges. Ce n’est pas de l’incivisme, c’est un désir de transparence ».
Tahirou Barry, le futur Président du Faso ?
Autre point de ses « révélations » qui fera jaser, c’est le nom du futur Président du Faso. Le « Frère Christian » avait déjà annoncé au cours d’une conférence de presse que c’est Tahirou Barry, le président du PAREN qui héritera du fauteuil de Kosyam. Il confirme « cette révélation » au cours de la rencontre du 03 novembre. « Même si on doit me couper la tête, il faut que je le dise. C’est Tahirou Barry qui sera le futur Président du Faso. Dieu n’est pas un commerçant pour marchander, dire ceci aujourd’hui et dire cela demain », soutient-il. Avant d’ajouter : « Annoncer le départ de Blaise Compaoré, annoncer que le RSP sera pulvérisé… et cela s’est réalisé. Entre ça et dire que Tahirou Barry sera Président, qu’est-ce qui est le plus difficile ? Qu’est-ce que j’ai fait à Dieu pour qu’il m’humilie ? ».
Lorsqu’on lui demande s’il n’est pas un plaisantin, il répond : « ceux qui diront que je suis fou, idiot, malade, plaisantin… J’accepte tout ».
Estimant qu’il y a trop de haine dans les derniers discours de Kafando, il en appelle au pardon, sans occulter la justice.