Y a-t-il encore un pilote aux commandes du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti de Blaise Compaoré ?
Toutes les personnalités qui l’avaient repris en main après la chute de l’ancien président et la fuite de ses proches collaborateurs ont été mises hors jeu. Eddie Komboïgo, son président, a quitté le pays peu avant le putsch et n’y est pas revenu – il se trouverait aux États-Unis. La justice burkinabè a gelé ses avoirs. Fatou Diendéré, épouse de Gilbert Diendéré, le chef des putschistes, a trouvé asile au Togo. Selon des sources diplomatiques, le général aurait exigé avant sa reddition le 1er octobre que sa femme, réfugiée dans une ambassade, soit exfiltrée.
Plusieurs chancelleries auraient alors demandé à Faure Gnassingbé de la recevoir. Achille Tapsoba et Léonce Koné, les deux premiers vice-présidents du CDT, n’ont pas eu cette chance et ont été arrêtés. « Le parti est décapité, il ne reste que des seconds couteaux, mais décidés à se battre pour participer aux législatives », commente l’un de ses membres les plus influents.