Les députés de l’Assemblée nationale Burkinabé sifflent la fin de la pagaille qui minait jusque-là l’exploitation, la vente et l’achat de l’or au Burkina Faso. Les parlementaires ont voté ce jeudi à l’unanimité une nouvelle loi réglementant la commercialisation du métal précieux.
Le projet de loi n’a pas traîné à l’assemblée nationale. Soumis aux députés ce jeudi 18 mai, le texte a été adopté à l’unanimité par les représentants du peuple à l’hémicycle. Cette réglementation qui donne naissance à l’Agence nationale d’encadrement des exploitations minières artisanales et semi-artisanales (ANEEMAS) dont la mission est d’assurer la commercialisation de l’or, la première source de devise du Burkina Faso, est venue à son heure.
Jusque-là, c’était la loi du laisser-faire qui régulait la vente et l’achat du précieux métal jaune au Burkina. L’Etat n’avait presque aucun contrôle sur les orpailleurs et les centaines de comptoirs du pays. Une liberté qui ouvre la porte à la fraude massive et à l’exportation clandestine de la matière précieuse.
Mettre fin aux éboulements meurtriers
Avec cette nouvelle agence, l’Etat Burkinabé va mettre fin à ces pratiques opaques en réorganisant le circuit de la commercialisation de l’or produit par l’orpaillage qui emploie, selon les chiffres officiels, près de 1,2 million personnes. Parallèlement, cette nouvelle disposition va couper la racine d’un autre mal. L’exploitation artisanale des mines d’or au Burkina Faso est à l’origine de nombreux éboulements meurtriers. En s’engageant auprès des mineurs artisanaux, l’ANEEMAS compte réduire considérablement ces accidents mortels. L’organisation des orpailleurs en coopératives pour booster la production de l’or est également un défi qui attend les encadreurs de cette nouvelle agence. Cependant, leur mission ne consiste pas uniquement à accompagner les chercheurs d’or.
45 tonnes d’or attendues cette année
Le Burkina possède 115 comptoirs dont 54 valides. Mais la plupart de ces comptoirs sont détenus par les expatriés. Cette donne exaspère des députés du pays qui prônent une nouvelle législation qui obligerait les expatriés de s’associer à un ou des Burkinabé pour ouvrir un comptoir.
Depuis 2009, l’or est devenu le premier produit d’exportation suivi par le coton au Faso. L’année dernière, les recettes de l’exploitation minière s’élevaient à 189,9 milliards de Fcfa, soit une hausse de 12,8% par rapport à 2015, selon les estimations relayées par l’agence de presse Xinhua. Cette année, le Burkina table sur une production d’or de 45 tonnes avec l’opérationnalisation de deux nouvelles mines d’or, portant ainsi à dix le nombre de mines industrielles en exploitation. Outre l’or, le pays des hommes intègres dispose d’autres richesses minières. Plus de 130.000 tonnes de zinc sont produites chaque année au Burkina Faso.
Avec la tribuneafrique