Au Burkina Faso, les patrons des médias privés demandent à l’Etat de leur payer l’argent qu’il leur doit. Ce 10 mai 2017, plusieurs organisations patronales ont adressé une lettre ouverte au Premier ministre. Il s’agit de la Société des éditeurs de la presse privée (Sep), l’Union nationale de l’audiovisuel libre du Faso (Unalfa), l’Association des éditeurs et professionnels de médias en ligne (Aepml) et l’Union burkinabè des diffuseurs de services télévisuels (Ubstv).
La lettre demande l’apurement des factures impayées depuis des années. Les auteurs de la correspondance rappellent que le 16 septembre 2016, au cours d’une audience, le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré avait promis d’instruire le gouvernement aux fins de payer les factures dont les médias nationaux ont besoin pour survivre.
Quelques mois plus tard, il y a eu la rencontre du 17 mars 2017 avec le ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement. Puis il y a eu le Conseil des ministres du 31 mars 2017 qui a reconnu combien les entreprises de presse privées ont des difficultés à recouvrer leurs créances auprès des départements ministériels et institutions publiques.
Pourtant, rien n’a été fait après ce constat du Conseil des ministres. Aujourd’hui, les patrons des médias s’inquiètent d’une sortie du ministre du Commerce au cours de la rencontre avec le secteur privé, le 8 mai. Ce dernier a déclaré que le gouvernement a apuré sa dette intérieure, ignorant les quelque 1,3 milliard Fcfa (environ 2 millions $) que les entreprises de presse publiques et privées réclament à l’Etat, sur la période 2013-2016.
Face à l’attitude du gouvernement, les patrons de presse menacent «d’entreprendre désormais toute initiative qu’elles jugeront utile en vue d’obtenir le recouvrement intégral de leurs créances».
Avec agenceecofin