Dans ce dossier, tour d’horizon de huit PME africaines qui rêvent de conquérir l’Amérique grâce à l’AGOA, accord de libre-échange avec les États-Unis reconduit jusqu’en 2025.
Pour le groupe Velegda, le leader burkinabè de l’agrobusiness, actif dans la transformation du beurre de karité et le commerce du sésame ou de l’anacarde, l’accès préférentiel au marché américain promis par l’Agoa s’est révélé être un mirage.
Il y a quelques années, quand ce groupe créé en 1980 par Mamounata Velegda tenta d’exporter aux États-Unis, le bilan fut pour le moins ridicule : 18 tonnes de beurre de karité pour 16 500 euros. « Le prix proposé était trop bas, de plus nous avons eu des difficultés pour nous faire payer. Nous avons donc décidé d’arrêter », explique la fondatrice, qui observe d’ailleurs que, « au Burkina, peu d’entrepreneurs sont informés sur l’Agoa ».
La self-made-woman s’est depuis tournée vers les pays de la sous-région, tels le Mali ou le Sénégal, et vers d’autres marchés, comme la Chine et Taïwan. En 2014, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 20 milliards de F CFA (30,4 millions d’euros) et exporté 70 000 tonnes de produits.
Partenariat fructueux pour l’anacarde de Sotria
En 2013-2014, la Société de transformation industrielle de l’anacarde (Sotria), fondée et dirigée par Minata Koné, a exporté cinq conteneurs d’amandes d’anacarde (noix de cajou) vers les États-Unis dans le cadre de l’Agoa, pour un chiffre d’affaires d’environ 600 000 euros.
C’est en 2009 que tout a commencé quand, lors d’une visite au Burkina, les dirigeants du groupe américain de distribution Costco ont manifesté leur intérêt pour les produits de la société. « Costco s’est chargé de nous trouver un acheteur, Caro Nut, qui lui revend nos produits. Depuis, nous sommes distribués dans les magasins Costco à travers le monde », raconte la patronne.
En participant, du 24 au 27 août, au forum de l’Agoa à Libreville, au Gabon, Minata Koné espère bien dénicher un partenaire pour financer l’achat de la matière première, dont le prix a doublé ces dernières années pour atteindre 600 F CFA (0,90 euro) le kilo. Son usine, implantée à Banfora, dans le sud-ouest du pays, a une capacité de traitement de 25 000 tonnes.
Avec JeuneAfrique