Du 21 au 23 novembre 2016, le Syndicat national des agents des impôts et des domaines (SNAID) entre en grève. L’information a été donnée ce mercredi 16 novembre 2016 par Nongo Grégoire Traoré, Secrétaire général du SNAID.
Dans le contenu de la plateforme revendicative du SNAID figurent les revendications pour « une fiscalité démocratique et juste ».
Cela passe par une réforme du système fiscal qui induit, selon Nongo Grégoire Traoré, Secrétaire général du SNAID, « la suppression de certains impôts, la réduction des taux de certaines taxes (TVA sur les produits de grande consommation, IUTS) contre l’augmentation des taux d’autres impôts, la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale notamment dans le secteur minier, des téléphonies, des banques-assurance etc. ».
Institution d’impôts sur la fortune
Dans cette réforme, le SNAID propose également la mise en place de nouvelles taxes « afin d’imposer certains domaines ou certains revenus non fiscalisés (institution d’impôts sur la fortune) ». Toujours dans la motivation de leur grève, les travailleurs revendiquent une amélioration du pouvoir d’achat des agents des impôts et de meilleures conditions de travail.
A ce titre, Nongo Grégoire Traoré cite le manque de locaux. « Les services des impôts sont des bâtiments exigus, inadaptés et le plus souvent délabrés mettant la vie des travailleurs comme des usagers en danger ». A en croire le Secrétaire général du SNAID, la plupart de ces bâtiments « sont pris en bail » et il donne cet exemple :
« A Ouagadougou, sur 16 bâtiments, 10 sont en location ! Pour une moyenne de 5 millions de F CFA de loyer par bâtiment par mois, les frais annuels de location de la DGI (Direction générale des impôts) s’élèvent au bas mot à 5 000 000 x 12 x 10 soit 600 000 000 de F CFA l’année.
Faites en vous-mêmes une extrapolation pour les locations de la DGI au plan national. Combien de bâtiments cette somme peut-elle construire à l’échelle de 02, 03, voire 05 ans ? Ce qui constitue à notre sens une hémorragie financière pour un pays qui doit rationaliser ses dépenses, une prime à la spéculation foncière ».
Le problème de réseau informatique se pose également selon les travailleurs. Il « est tellement récurent que les contribuables peuvent perdre des jours de travail, rien que pour attendre la connexion dans leurs services des impôts afin de payer », soutient Nongo Grégoire Traoré.
Outre ces points, le SNAID s’en prend aussi à la gestion « catastrophique » des ressources humaines au sein de la DGI. « Aucune vision de gestion », note le syndicat en citant l’exemple d’une institutrice affectée à la DGI par le SG du Ministère des finances, de l’économie et du développement (MINEFID) « sans que la DGI n’ait exprimé un quelconque besoin ».
Courant 2015 et 2016, 14 travailleurs accusés de malversations sont derrière les barreaux
Cette « mauvaise gestion des ressources démotive les travailleurs et pousse certains à des pratiques pas catholiques », indique toujours Nongo Grégoire Traoré. Courant 2015 et 2016, 14 travailleurs accusés de malversations sont derrière les barreaux et attendent leur jugement.
Pour une optimisation des recettes, le Syndicat national des agents des impôts et des domaines revendique une bonne gouvernance administrative et fiscale et une amélioration des libertés démocratiques et syndicales.
Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24