Le sous-sol du Burkina-Faso recèle de nombreuses richesses (or, manganèse, phosphates…). Comment faire pour que la richesse générée par le secteur minier profite au plus grand nombre ? C’est la préoccupation du gouvernement qui a lancé un vaste plan de développement économique et social. Nous sommes à une centaine de mètres sous terre, dans les galeries de la mine d’or de Bagassi, dans l’ouest du Burkina Faso. Cette mine est un des 8 gisements d’or actuellement exploité dans le pays. http://fr.euronews.com/2016/12/05/burkina-faso-une-mine-d-opportunites
Elle est exploitée par le groupe canadien Roxgold. L’objectif est de sortir de terre 3 tonnes d’or par an, pendant 10 ans. En quelques années, l’or est devenu le premier produit d’exportation du pays. Les recettes minières se sont élevées en 2015 à 168 milliards de Franc CFA (soit 255 millions €). Les autorités mesurent donc l’importance stratégique de ce secteur. “Il faut que le secteur soit compétitif, il faut que le code minier soit attractif. Il faut également que les infrastructures de soutien comme l‘électricité, l’eau, les routes, que les infrastructures en général, et que l’environnement des affaires soient favorables. C’est ce à quoi mon gouvernement travaille.“ Paul Kaba Thieba, Premier ministre burkinabè.
Une chance pour l’emploi
En plus de l’or, le sous-sol du Burkina Faso recèle d’autres richesses comme le manganèse, le zinc ou les phosphates. Cela constitue autant d’opportunités d’investissement pour les opérateurs du secteur. Autant d’opportunités d’emplois, aussi ! Au Burkina, une grande partie de la population travaille de manière informelle. Désormais, le secteur des mines peut offrir des perspectives d’emplois plus stables. On évoque jusqu‘à 17 000 nouveaux emplois dans les prochaines années. Encore faut-il que la formation suive et s’adapte. Moumouni Séré l’a bien compris. Après des études aux Etats-Unis, il est revenu au Burkina et a ouvert dans la capitale, un institut spécialisé, le Universal Institutes Mining Management (UI2M). Ici, on forme aux métiers d’ouvriers, de techniciens et d’ingénieurs. “Jusqu‘à présent, pour les postes de qualification, il faut noter que ce sont des expatriés qui les occupent parce qu’on n’a pas d’expertise locale. Il faut qu’on forme les gens. S’ils ont la qualification, ils doivent avoir accès normalement aux emplois dans le secteur minier.“ Moumouni Séré, responsable de l’institut de formation UI2M.
Les retombées pour les populations
Pour le gouvernement, une préoccupation : que la richesse générée par le secteur minier profite au plus grand nombre. “La philosophie, c’est de dire que, étant donné que les mines sont un secteur prometteur pour l‘économie du Burkina Faso, il faudrait que les populations, elles aussi, sentent la valeur ajoutée du secteur minier. C’est pour ça que nous voulons travailler dans l’intérêt de ceux qui travaillent dans le secteur minier, et dans l’intérêt aussi des populations locales.“ Hadizatou Rosine Sori-Coulibaly, ministre burkinabè de l’Economie et des Finances.
Dans les villages situés autour de la mine, justement, l‘économie locale est en plein boom depuis l’arrivée du géant minier. Les jeunes sont employés comme gardiens ou chauffeurs. Les paysans fournissent les fruits et les légumes. Mme Makoura, elle, livre des plats tout préparés. “Avant, je vendais au village, ce n‘était pas beaucoup. Maintenant, c’est beaucoup“, assure-t-elle. Est-elle devenue un peu ou très riche ?, lui demande-t-on. “Un peu“, lâche-t-elle dans un grand sourire.
Un plan de développement
Un peu riche ou très riche : le Burkina Faso aspire, en tout cas, à une certaine prospérité. C’est l’ambition affichée dans le plan national de développement économique et social (PNDES), rédigé par le gouvernement. Objectif : 8% de croissance par an jusqu’en 2020.
Source: Euronews