Le Burkina Faso s’est finalement arrimé à la dépénalisation des délits de presse. Le nouveau code de la presse a été adopté par le Conseil national de transition (Cnt) qui est l’Assemblée nationale intérimaire. En lieu et place des peines de prison pour les journalistes, la nouvelle loi prescrit des amendes allant de 1 à 5 millions FCfa (1500 à 7500 euros), à payer par les organes de presse.
Les montants des amendes ont été revus à la baisse. En effet, le texte soumis par le gouvernement proposait entre 10 et 15 millions FCfa (de 15 000 à 22 500 euros). Le Parlement et l’exécutif ont dû trouver un terrain d’entente face aux critiques de plusieurs parlementaires qui ont repris les dénonciations émises par les médias sur le caractère exorbitant des amendes. Si ces peines pécuniaires ont été revues à la baisse, le texte ainsi amendé prévoit toutefois que les montants soient doublés en cas de récidive des délits d’outrage, d’injure et de diffamation.
Pour autant, ces amendements ne satisfont ni les organisations professionnelles des presse, ni les syndicats encore moins le patronat des médias. Ils avaient plaidé pour le maintien des peines pécuniaires prévues dans l’ancien code de la presse de 1993. « 95% des organes de presse au Burkina disparaitront s’ils écopent d’une amende de 2 millions de FCfa (3000 euros) », prévient le président de la Société des éditeurs de la presse privée du Burkina, Lookmann Sawadogo (photo).
Avec Agence EcoFin