Une pierre deux coups pour le premier ministre burkinabè Paul Kaba Thieba : il a profité vendredi d’une visite dans le sud-ouest pour procéder au lancement des chantiers de deux usines de ciment. Le Burkina compte pour l’heure quatre unités de broyage. Ce qui augure d’une concurrence croissante sur les prix.
Les projets étaient connus, mais voici les chantiers lancés. Cimasso – « La maison du ciment » en langue locale Dioula – et Ciments de l’Afrique-Burkina Faso (Cimaf) ont toutes deux été lancées par le Premier ministre Paul Kaba Thieba vendredi 27 mai à Bobo-Dioulasso.
Cimasso sera la deuxième unité de CimFaso, filiale du consortium burkinabè Cim Métal Group de l’homme d’affaires Inoussa Kanazoé. Tout comme le marocain Cimaf, qui avait lui aussi déjà inauguré une usine de broyage d’une capacité de production de 500 000 tonnes de ciment au Burkina Faso en mars 2015. Les deux groupes industriels ont promis des investissements respectifs de 60 milliards de F CFA (91 millions d’euros de CimFaso) et 16,5 milliards de F CFA (25 millions d’euros de Cimaf).
Financement
Avec 2 millions de tonnes de capacité annuelle de broyage pour Cimasso et 700 000 tonnes pour la Cimaf, l’installation de ces deux unités à Bobo porterait à plein régime la capacité globale de broyage de clinker au Burkina à plus de cinq millions de tonnes annuelles, contre 2,7 millions de tonnes actuellement. La guerre des prix aura-t-elle lieu entre les quatre cimenteries aujourd’hui installées (Diamond Cement, CimBurkina, CimFaso et Cimaf) ?
C’est en tout cas ce qu’espère le ministre burkinabè de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Stéphane Sanou, qui appelle désormais à une baisse sensible du prix de la tonne. Cette dernière se négocie sur le marché entre 110 000 et 114 000 F CFA – déjà en recul par rapport aux 123 000 F CFA de mars 2015 lorsque plusieurs nouvelles usines avaient ouvert.
Située à Kodéni dans le bassin hydraulique de la ville de Sya, l’usine Cimasso sera érigée sur une superficie de 17 hectare. CimMetal group explique que 25 % du financement sera pourvu par le promoteur, l’homme d’affaires Inoussa Kanazoé et le reste apporté par des banques. Le groupe cimentier burkinabè veut ainsi se forger sur un statut de leader sous régional. « L’usine entrera en production dans 18 mois », indique le groupe.
De son côté, la Cimaf, le groupe cimentier africain battant pavillon marocain d’Anas Sefrioui, qui était également présent lors de l’inauguration, sera construite en deux phases, à raison de deux extension de 350 000 tonnes de capacité.
Centrale à béton
Parallèlement, Cimaf refléchit à la construction d’une centrale à béton. « Ce projet n’est pas encore finalisé. Mais il pourrait mobiliser un investissement compris entre 8 et 10 millions d’euros », a confié à Jeune Afrique une source au sein du groupe marocain.
avec jeune afrique