Un mandat d’arrêt contre Soro Guillaume avait été lancé par le Burkina Faso dans l’affaire des écoutes téléphoniques, ce qui avait créé des tensions entre la Côte d’Ivoire est ce pays voisin. Alors qu’on croyait l’affaire définitivement réglée politiquement, Alpha Barry, ministre burkinabè des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, tient un propos distant de ce cas de figure.
Le mandat d’arrêt contre Soro Guillaume, ce n’est pas terminé
L’affaire du mandat d’arrêt contre Soro Guillaume semble redevenue l’arme de ses adversaires politiques pour contenir ses ambitions. Le Burkina Faso qui semblait avoir abandonné les poursuites contre l’ancien chef rebelle devenu Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire ne fait pas la même lecture que les Ivoiriens. Lors d’une conférence de presse sur le traité d’amitié et de coopération (TAC) Burkina Faso – Côte-d’Ivoire, Alpha Barry a affirmé : « Il n’a jamais été question de règlement diplomatique du mandat d’arrêt contre Guillaume Soro ».
Souvenez-vous, au plus fort des tensions liées à cette affaire, Soro Guillaume avait répondu qu’il n’était qu’un « homme de mission », supposant qu’il avait été mandaté par quelqu’un pour déstabiliser les autorités de la transition au Burkina Faso. Des personnalités en exercice à la présidence de la Côte d’Ivoire avaient été citées dans cette affaire.
Le président Alassane Ouattara avait ensuite engagé des démarches diplomatiques pour ramener la paix entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Il privilégiait une issue diplomatique comme il l’a plusieurs fois laissé entendre. Après sa rencontre avec les autorités du Burkina Faso, la justice de ce pays avait annulé le mandat d’arrêt contre Soro Guillaume sous le prétexte d’un manque de « réquisition du commissaire du gouvernement (procureur militaire).»
Mandat d’arrêt contre Soro Guillaume, un moyen de pression ?
Depuis, cette affaire était rangée aux oubliettes jusqu’à la question d’Alain Foka à Guillaume Soro sur le sujet lors d’une interview RFI-France 24. L’actuel chef de l’Assemblée Nationale ivoirienne avait répondu qu’il ne souhaitait pas « remuer le couteau dans la plaie » pour une affaire « réglée de façon diplomatique entre les présidents Alassane Ouattara et Roch Marc Christian Kaboré. »
Alpha Barry fait une déclaration qui laisse penser que ce dossier pourrait être relancé puisque d’après lui, l’affaire n’est pas réglée, mais seuls les effets de ses conséquences ont été atténués diplomatiquement puisqu’il rajoute : “Nous n’avons parlé que de la gestion diplomatique des conséquences de ce mandat”.
Un mandat d’arrêt contre Soro Guillaume avait été émis par les autorités du Burkina Faso qui avaient capté une conversation attribuée à ce dernier avec l’ancien ministre des Affaires étrangères du dictateur Blaise Compaoré. Les deux interlocuteurs organisaient un coup d’État contre les autorités de la transition dans ce pays frontalier de la Côte d’Ivoire. Le fameux « Quand on t’envoie, il faut savoir t’envoyer » de Laurent Gbagbo pourrait revenir dans les esprits si le Burkina Faso relançait un jour ce dossier.
Avec afrique sur 7