Au Burkina Faso, des études ont révélé que 82% des ménages pratiquent l’élevage d’animaux et que cette proportion varie de 67% à 89% selon les régions. L’élevage contribue à plus de 18% au PIB. Tous ces chiffres paraissent flatteurs. En effet, les investissements restent modestes par rapport à l’ensemble des ressources publiques consacrées au secteur rural. Pour pallier ce déséquilibre, le Burkina Faso compte organiser en novembre 2018 le premier forum africain dédié exclusivement à l’élevage.
L’élevage, après l’or et le coton, est le troisième produit d’exportation du Burkina Faso. Mais des facteurs d’ordre géographique, socioéconomique et politique influencent l’élevage au Burkina. Foi du ministre des ressources animales et halieutiques, Sommanogo Koutou, les principaux défis auxquels le pays reste confronté au seuil du 3e millénaire sont notamment de parvenir à une croissance économique soutenue, garantir un niveau de sécurité alimentaire et nutritionnel satisfaisant.
Il s’agit également de faire face à une population de plus en plus nombreuse tout en préservant de façon durable les ressources naturelles. « En cela, l’élevage peut jouer un rôle moteur. Il lui faut alors améliorer ses performances tout en préservant ses fonctions sociales et de sauvegarde de l’environnement », soutient le ministre.
Le premier responsable du département en charge des ressources animales estime que dans cette optique, un salon peut constituer un espace galvaniseur des initiatives notamment celles envisagées par le PNDES pour les secteurs porteurs de croissance et créateurs d’emplois. Plusieurs manifestations existent dans ce sens au Burkina, mais, insiste-t-il, tous ces évènements pèchent par l’exclusion de certains acteurs et/ou leur caractère multisectoriel et commercial.
Même sur le continent africain, aux dires du ministre, aucun pays sahélien, ne pouvant se prévaloir de dotations factorielles à la hauteur du Burkina (tradition, savoir-faire, position géographique, etc.), ne dispose encore de salon dédié exclusivement à l’élevage.
Le salon annoncé pour novembre 2018 au Burkina entend développer des mécanismes d’incitation pour des actions de créations de richesses et d’emplois (présentation de projets de développement et d’innovations, concours, tables rondes de bailleurs, exposition de races d’animaux, forum B to B, développement du tourisme et de l’hôtellerie, etc.).
Le thème retenu pour le salon est « Place des productions animales et halieutiques dans le développement des bases productives et de compétitivité de l’économie nationale ». Ce salon regroupera aussi bien des participants nationaux, sous régionaux qu’internationaux. Son coût financier est estimé à 572 millions de FCFA dont une contribution de 100 millions de l’Etat et le reste couvert par les appuis des partenaires techniques et financiers.
« L’objectif n’est pas de vendre des animaux. L’objectif général du salon de l’élevage est de contribuer à la promotion de l’élevage et à la valorisation des produits animaux et halieutiques à travers la création d’une plateforme de rencontres et d’échanges entre tous les acteurs de ce secteur stratégique », a indiqué le ministre Sommanogo Koutou, ce 5 juin 2018 au cours d’une conférence de presse.
Avec burkina24