Bruno Nabagné Koné : Ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme
Il avance sans bruit, mais ses empreintes dessinent les fondations de la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui. Bruno Nabagné Koné, ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme depuis juillet 2018, incarne ce profil rare de technocrate rigoureux, devenu homme d’État sans jamais renier ses racines d’expert financier. À 63 ans, celui qui est aussi député de Kouto-Blessegué conjugue la précision du gestionnaire à la vision du bâtisseur. Marié à Masséré Touré et père de cinq enfants, il incarne cette élite discrète qui préfère les actes aux slogans.
Son histoire commence à Kouto, dans le nord de la Côte d’Ivoire, où il naît le 6 septembre 1960. Dès les bancs du lycée, Bruno Koné se distingue par un esprit mathématique affûté : son baccalauréat série C (mathématiques et physique) en poche, il opte pour une trajectoire académique ambitieuse. Diplômé de l’École supérieure de commerce d’Abidjan (ESCA), il affine son expertise à HEC Paris dans le cadre du Programme International de Management, avant de poursuivre une formation continue dans des institutions de prestige, d’Arthur Andersen à l’ESCP, en passant par France Télécom-Orange. À chaque étape, il se spécialise, se perfectionne, jusqu’à devenir une référence dans les milieux de la finance, des télécommunications et de la gouvernance d’entreprise.
Son parcours professionnel est une ascension sans fautes. De 1985 à 1988, il fait ses classes comme auditeur chez Arthur Andersen. Il y apprend la rigueur, le contrôle, l’analyse. Ces années forgent un esprit d’audit qui ne le quittera plus. Il enchaîne ensuite des postes stratégiques : directeur financier à SnABI, puis au Groupe Atlantique, avant de diriger des structures de poids comme Prestige Telecom ou Côte d’Ivoire Télécom. Dans cet univers en perpétuelle mutation, Bruno Koné s’impose comme un gestionnaire clairvoyant, au verbe mesuré mais à l’impact durable.
En 2011, à un moment charnière de l’histoire politique ivoirienne, il entre au gouvernement comme ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication, et porte-parole du gouvernement. C’est une autre scène, un autre rythme. Mais Bruno Koné y trouve sa place. Il enchaîne les portefeuilles liés au numérique, aux communications, à la poste — des domaines où son expérience privée devient un atout majeur. Il pilote des réformes, modernise des institutions, et contribue à faire du secteur numérique un levier de développement pour le pays.
Depuis 2018, il œuvre à redessiner le paysage urbain ivoirien. En tant que ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, il jongle entre les urgences sociales du logement, les défis de l’urbanisation galopante et la nécessité d’une planification durable. Sa mission : construire, sans céder à la précipitation. Planifier, sans ignorer l’humain. Réformer, sans renier l’existant. Sa méthode est celle d’un ingénieur du changement : précise, progressive, parfois lente, mais toujours orientée vers l’efficience.
Reconnu pour sa loyauté et sa compétence, Bruno Koné a reçu plusieurs distinctions : chevalier de l’ordre du Mérite national, officier de l’ordre du Mérite des Postes et Télécommunications, et officier de l’ordre national. Ces décorations honorent un homme dont l’action, souvent discrète, façonne silencieusement l’avenir d’un pays.
En politique comme en finance, il reste fidèle à une ligne : celle de l’efficacité. Bruno Nabagné Koné n’est peut-être pas le plus flamboyant des ministres ivoiriens, mais il est sans doute l’un des plus solides. Un bâtisseur, au sens propre comme au figuré.