Development Partner International (DPI), un capital investisseur britannique focalisé sur l’acquisition d’actifs en Afrique, a communiqué des détails de sa prise de participation effectuée contre 100 millions $, dans le capital d’Atlantic Business International, la holding parente du groupe bancaire Banque Atlantique. « L’investissement sera affecté au renforcement du capital des filiales bancaires du groupe », a fait savoir Sofiane Lahmar, Partner chez DPI, en charge du dossier.
Une autre part de cet argent sera aussi affectée à des investissements dans les technologies de l’information, une tendance qu’on retrouve aujourd’hui dans presque tous les groupes bancaires panafricains. Dans un environnement de plus en plus complexe, ces derniers recourent à l’informatique, tant pour effectuer des analyses de crédit que pour offrir un meilleur service de gestion de clientèle. Enfin, il sera question de soutenir la croissance du groupe bancaire au sein de l’UEMOA et au-delà, afin de tirer avantage de marchés encore fortement sous-bancarisés.
Pris globalement, cet investissement est le deuxième de l’année 2016 pour DPI après celui de 33 millions $ effectué au mois de juillet dans le capital de l’égyptien B-Tech. Il est aussi l’un des plus importants engagements de private equity jamais réalisé dans la zone de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine. On attend encore de voir comment sera réparti le capital d’ABI au terme de ce processus.
Selon des informations donnée par le site web FinancialAfrik, le duo Cauris Management et Equator Capital (la firme américaine qui gère le fonds Shorecap II), a cédé au groupe Banque Centrale Populaire les 5% de capital détenus à parts égales dans le capital d’Atlantic Business International. Si l’opération se confirme, la participation de BCP au capital d’ABI, passerait de 75% à 80%. Il est estimé par certaines projections, que le Marocain pourrait alors céder des actions représentant jusqu’à 20% du capital d’Atlantic Business International, en contre partie des 100 millions $ investis par Development Partner International.
Par cet accord trouvé avec DPI, le groupe Banque Centrale Populaire semble avoir trouvé une réponse à la problématique de risque systémique, posé par l’expansion des banques marocaines en Afrique subsaharienne. Un rapport du Fonds Monétaire International qui avait traité de la question en avril 2015, indiquait qu’en l’état des données disponibles, et sur la base de certaines hypothèses, la bonne rentabilité des filiales africaines d’Attijariwafa, BMCE Bank of Africa et BCP allait de pair avec un risque de contagion systémique.
La banque centrale du Maroc qui a soutenu l’expansion de ces banques, pour leur permettre d’élargir leurs marchés et s’offrir de nouvelles niches de croissance, a donc recommandé de mettre une pause à l’expansion et d’investir davantage dans la consolidation et la mise en place de mécanisme de gains d’échelle. Pour le premier semestre s’achevant au 30 juin 2016, le groupe Banque Atlantique a été un moteur de croissance pour la BCP.
Il a connu une progression de 10% de son Produit Net Bancaire, tirée notamment par une nette appréciation de son activité de collecte des dépôts et de distribution de crédits qui évoluent respectivement de 15% (seulement 2,4% pour les activités de BCP au Maroc) et 24% sur une année glissante. Aussi, ABI a porté à 13% sa contribution au PNB du Groupe, contre 12% un an auparavant. Son Résultat Net a enregistré, quant à lui, une progression notable de 13% par rapport au 1er semestre 2015.
avec ageneecofin