Certains expats vont rentrer au bercail et sont déjà en chasse d’un nouveau nouveau « sweeet home » de prestige.
Le Brexit peut-il provoquer un boom de l’immobilier parisien, haut de gamme ? « Un mois avant le référendum, nous avions observé sur notre site une forte poussée des recherches et demandes en provenance de Londres, révèle Laurent Demeure, Président de Coldwell Banker France. Vendredi matin, nous ne pouvions joindre aucun client. Ils étaient tous en réunion de crise. Un dirigeant d’entreprise nous a contacté en fin de journée après une réunion où la décision a été prise de transférer siège et équipes à Paris, en compétition avec Berlin et Francfort ».
« Nous avons déjà des demandes de jeunes professionnels de la finance français, confie Charles-Marie Jottras, président du Groupe Daniel Féau. Par ailleurs, nous avons observé ces derniers mois une augmentation sensible des acquisitions immobilières de luxe à Paris par des non-résidents fiscaux français – qui avaient néanmoins l’intention de garder leur résidence fiscale en Angleterre – probablement due à la fin annoncée du régime des non-dom en 2017 et peut-être aussi à cause de la perspective de la suppression de l’ISF en France ». Mais la reprise de l’activité sur le créneau des appartements d’un à deux millions d’euros est due essentiellement à trois raisons : « la chute des prix : ils ont baissé de 15 % depuis le plus haut de 2011, la baisse des taux : on peut maintenant s’endetter à 1,20 % en taux fixe, et enfin le sentiment que la chute des prix est terminée, incitant les acquéreurs potentiels à concrétiser, explique Charles-Marie Jottras. Résultat, les stocks ont chuté de manière drastique dans le créneau des appartements de 120 à 170 mètres carrés. La tension sur la demande pourrait s’accentuer avec l’arrivée de plusieurs milliers de salariés de la finance», conclut-il.
Pas de raz-de-marée
De là à anticiper un raz-de marée d’expatriés britanniques sur la capital française, il y a un pas que ne franchissent pas tous les professionnels. « Londres est la première place financière du monde occidental, affirme Patrick Baseden directeur de Barnes Investment Consulting. Je suis assez dubitatif sur la délocalisation massive des entrepreneurs et des professionnels de la finance. Paris leur déroule le tapis rouge, mais il est jonché de cannettes de manifestants et encombré de grévistes. La capitale française n’est pas la plus attractive d’autant que ses prix sont élevés. Bruxelles et Francfort me semblent mieux placées pour les accueillir ».
avec lesechos