Le vote historique en faveur d’un retrait du Royaume-Uni de l’UE est du à “l’attitude présomptueuse et superficielle” du gouvernement britannique qui a organisé le référendum, a estimé vendredi le président russe Vladimir Poutine.
“L’organisation de ce référendum et ses résultats, ce n’est rien d’autre que l’attitude présomptueuse et superficielle des autorités britanniques envers des questions cruciales pour le pays et pour l’ensemble de l’Europe”, a déclaré M. Poutine, cité par l’agence officielle TASS.
Les conséquences de ce vote seront “globales”, a-t-il estimé, tout en précisant qu’il fallait attendre pour savoir si celles-ci seraient plutôt positives ou plutôt négatives.
En ce qui concerne les sanctions européennes contre la Russie, liées à la crise ukrainienne, “je ne pense pas que cela puisse influencer nos relations avec l’Union européenne dans ce domaine”, a ajouté le président russe.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a pour sa part assuré espérer que le Brexit permettra une amélioration des relations entre la Grande-Bretagne et la Russie.
“Nous espérons que dans cette nouvelle réalité, la nécessité de construire de bonnes relations l’emportera”, a déclaré M. Peskov aux journalistes, disant regretter n’avoir “pas toujours constaté une volonté de coopération de la part de nos partenaires britanniques”.
“L’Union européenne est un important partenaire économique de la Russie, c’est pourquoi Moscou a intérêt à ce que l’UE reste une force économique florissante, stable et prévisible”, a-t-il ajouté.
Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a été moins optimiste en dénonçant des “risques supplémentaires pour l’économie mondiale, y compris pour l’économie russe”.
“Bien sûr, cela ne nous réjouit pas”, a-t-il déclaré, cité par l’agence de presse publique Ria-Novosti.
Les résultats de ce référendum “ont démontré de manière spectaculaire les graves divergences au sein de l’UE sur toute une série de questions cruciales”, a réagi de son côté le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
Les relations entre la Grande-Bretagne et la Russie sont empoisonnées par de nombreux sujets, notamment l’enquête anglaise sur la mort à Londres en 2006 de l’ex-agent du FSB (services secrets russes) Alexandre Litvinenko et les sanctions occidentales contre Moscou, dont Londres est un des plus fervents défenseurs.
“Sans la Grande-Bretagne dans l’UE, il n’y aura plus personne pour pousser à de nouvelles sanctions contre nous”, s’est félicité sur Twitter le maire de Moscou, Sergueï Sobianine.