British Airways, easyJet, HSBC, Christie’s… les premières réactions des entreprises britanniques après le vote en faveur d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Ce vendredi, après le vote en faveur d’une sortie de l’Union européenne du Royaume-Uni, les entreprises britanniques font le gros dos. Et tentent pour la plupart, comme les entreprises françaises , de minimiser l’impact de l’évènement sur leur activité, même si certaines sont particulièrement chahutées en Bourse. A commencer par les sociétés du secteur financier et de celui du tourisme et du transport.
Le Brexit n’aura d’impact « ni sur notre stratégie ni sur notre capacité à générer une croissance en termes de de résultats et de bénéfices pour nos actionnaires », voulait croire easyJet, qui s’exprimait ce matin dans un communiqué. « La priorité sera d’accélérer le dialogue entre le Royaume-Uni, les Etats membres de l’Union européenne et leurs régulateurs afin de garantir que le Royaume-Uni continuera à faire partie du marché unique du transport aérien européen. Ceci permettrait aux compagnies européennes de voler librement au sein du Royaume-Uni ainsi qu’entre l’Europe et le Royaume-Uni et aux compagnies aériennes du Royaume-Uni de voler librement en Europe, comme aujourd’hui ». En attendant, la compagnie aérienne à bas coût pâtit déjà de l’incertitude ambiante. Vers midi ce vendredi, son titre chutait de près 20% à la Bourse de Londres.
Avertissement sur résultat d’IAG
Le cours d’IAG (né de la fusion des compagnies British Airways et Iberia) reculait lui de plus de 20%. Le groupe a également abaissé ses perspectives pour 2016. « Suite au résultat du référendum, et vu la volatilité actuelle du marché, IAG table toujours sur une hausse significative de son bénéfice opérationnel cette année, mais ne prévoit plus qu’il augmente autant qu’en 2015 », a-t-il annoncé dans un communiqué. Le voyagiste britannique Thomas Cook voyait de son côté le cours de son action chuter de 18%, les investisseurs anticipant sans doute un effet de change négatif.
Pour le secteur financier, massacré sur les marchés , le référendum remet à terme en jeu la position de Londres comme première place financière européenne (et mondiale). Le président de la banque britannique HSBC (près de – 8 % en Bourse ce midi) a évoqué ce vendredi « une nouvelle ère pour le Royaume-Uni et les entreprises britanniques » après la victoire du Brexit. « Nous allons travailler sans relâche dans les semaines et mois à venir pour aider nos clients à se préparer à ce nouvel environnement », a souligné Douglas Flint dans un communiqué. Le président de la première banque européenne a ajouté : « Notre engagement pour les entreprises britanniques, les clients et les employés au Royaume-Uni demeure inchangé ».
Les télécoms dans l’expectative
Dans les télécoms, le deuxième plus gros opérateur du pays, Vodafone, a déclaré qu’il était « trop tôt pour se faire une opinion à propos des implications engendrées par les résultats du référendum sur la domiciliation du groupe ». Peu après 13 heures, l’action de l’opérateur était en baisse de près de 3,63% en Bourse.
De son côté, l’opérateur historique BT (anciennement British Telecom) – qui réalise environ un cinquième de ses revenus hors du Royaume-Uni – s’est contenté de déclarer apprécier la façon dont l’UE ouvre ses marchés. « Le conseil d’administration et les cadres dirigeants de BT ont été clairs depuis des mois : les perspectives de l’entreprise sont meilleures si le Royaume-Uni reste dans une UE réformée », commente un porte-parole. Peu après 13 heures, le titre chutait de 10,20 % en Bourse.
Incertitude sur les droits de douane
« Le Brexit ne va pas changer grand chose pour nous, dans la mesure où nous sommes une compagnie mondiale, a de son côté déclaré aux « Echos » François Curiel, vice-président Asie-Pacifique de Christie’s, la première maison de ventes aux enchères, basée dans la capitale britannique. Notre premier marché est New York, Londres notre deuxième. Toute la question est de savoir si nous allons pouvoir importer en Angleterre des oeuvres d’Europe sans droits de douane comme aujourd’hui. Autrement cela va affaiblir la place de Londres », a-t-il indiqué.
avec lesechos