Tensions géopolitiques, incertitudes sur l’action de Donald Trump, approche des élections françaises… La volatilité pourrait faire son retour sur les marchés financiers.
Alors que le CAC40 a inscrit ce mercredi, en séance, un nouveau record annuel, le calme apparent sur les marchés d’actions pourrait prochainement laisser place à une phase de turbulences, les motifs de s’inquiéter se multipliant.
Montée des tensions géopolitiques
La géopolitique mine peu à peu le moral des investisseurs. “Les frappes américaines en Syrie la semaine dernière ont nettement refroidi les relations entre les Etats-Unis et la Russie. La réunion du G7 n’ayant pas abouti, les tensions restent donc palpables”, indique Saxo Bank.
“De plus, les provocations de la Corée du Nord, qui se dit prête à la guerre, ne rassurent pas vraiment alors que les Etats-Unis ont envoyé plusieurs navires de guerre au large du pays”. Des risques croissants qui ont favorisé les valeurs refuge, ces derniers jours : les cours de l’or, des emprunts d’Etat américains et du yen ont grimpé.
Incertitudes sur l’action menée par Donald Trump
Les marchés s’inquiètent par ailleurs des incertitudes entourant la politique du nouveau président américain, alors que sa promesse de ramener de 35 à 15% l’impôt sur les sociétés (un des principaux carburants du rally des 5 derniers mois, à Wall Street) tarde à se concrétiser. En outre, les contours des futures relations sino-américaines ne sont toujours pas dessinés, tandis que la question d’éventuelles restrictions au libre-échange reste entière.
L’aléa de l’élection présidentielle française approche à grands pas
Autre motif de crainte, la rapide progression dans les sondages de Jean-Luc Mélenchon. Les intervenants n’écartent désormais plus la possibilité d’un duel final, au second tour, entre Marine Le Pen et le leader de la France insoumise, compte tenu de l’indécision persistante d’une part importante des électeurs, à 11 jours du scrutin. Or, ces deux candidats font figure d’épouvantails : outre l’impact négatif d’un Frexit (sortie de l’Hexagone de la zone euro), les milieux financiers n’apprécient pas le laxisme budgétaire des programmes des deux partis extrémistes et leurs volets en faveur du protectionnisme.
Le CAC40 à proximité de résistances majeures, propice à des prises de profits
Après son avancée récente, le marché d’actions parisien se retrouve désormais à un jet de pierre de la barre des 5.160-5.200 points, une zone de résistance majeure (projection de Fibonacci et point de passage d’une oblique baissière de très long terme) qui “pourrait susciter des dégagements”, jugeait récemment Thomas Bavoil (Aurel BGC). La prudence est donc conseillée, à court terme. D’autant que la saisonnalité va bientôt devenir moins favorable aux marchés d’actions (qui ont tendance à mieux se comporter entre octobre et avril que le reste du temps).
Evolution du CAC40 (cliquez sur l’image pour agrandir)
Le VIX, l’indice de la peur, décolle, suggérant plus de volatilité
Aux Etats-Unis (le marché directeur pour les actions), la tension croissante des intervenants se reflète dans le récent bond du VIX (jauge de la volatilité à Wall Street), qui vient de se hisser à 15 points, au plus haut depuis l’élection de Donald Trump, alors qu’il évoluait entre 10 et 14 ces derniers mois. Une poussée de fièvre qui pourrait annoncer de prochaines turbulences sur les actions américaines, et donc sur les marchés mondiaux…
En effet, sur le graphique ci-dessous, fourni par Robert Haddad (Banque SBA, Cfat), qui compare l’évolution de l’indice actions S&P 500 et celle du VIX, on peut constater que les derniers “coups de torchon” sur les actions américaines se sont accompagnés d’une envolée de l’indice de la volatilité. Et si l’Histoire se répétait ?…
Evolution comparée du S&P 500 (en rouge, échelle de gauche) et du VIX (en bleu, échelle de droite) (cliquez sur l’image pour agrandir)
Avec capital