Bouaké Fofana : Ministre de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité
Il aurait pu faire carrière dans les tours feutrées de la finance new-yorkaise ou les bureaux high-tech de multinationales européennes. Mais c’est à la Côte d’Ivoire que Bouaké Fofana a choisi de consacrer son savoir, ses compétences, et sa vision. Ministre de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité depuis 2022, ce natif de Séguéla conjugue expertise internationale et ancrage local pour faire émerger une politique publique moderne, résolument tournée vers l’impact social.
Né en 1957, Bouaké Fofana incarne l’ascension d’un esprit brillant qui n’a jamais cessé d’apprendre, de voyager, de s’adapter. Formé à l’École supérieure de commerce d’Abidjan, il prend très tôt le large, d’abord à Paris, puis aux États-Unis, où il décroche un MBA à la prestigieuse Kellogg Business School. Entre-temps, il obtient le titre d’expert-comptable en France, une distinction rare chez les dirigeants politiques ivoiriens. Chez lui, l’intellect n’est jamais séparé de l’action.
Dès les années 1980, il explore le monde de l’audit et du conseil de haut niveau : Arthur Andersen, Coopers & Lybrand… mais son profil dépasse rapidement le cadre des cabinets. Il entre en entreprise, et pas n’importe laquelle : Barry-Callebaut, géant du cacao, où il pilote les finances. Puis Ecolab Inc., multinationale américaine spécialisée dans l’hygiène et le traitement de l’eau. Nairobi, Saint-Paul, Paris… Fofana tisse une carrière internationale avant de revenir au pays.
C’est en Côte d’Ivoire qu’il marque véritablement de son empreinte l’univers de la gestion publique. À la tête d’AGEROUTE dès sa création en 2003, il supervise durant 15 ans la construction et la réhabilitation des infrastructures routières ivoiriennes. Sous son pilotage, les routes cessent d’être un problème pour redevenir des leviers de développement. En 2017, il prend les rênes de la SICOGI, fleuron immobilier de l’État, qu’il tente de moderniser à marche forcée.
Mais c’est en 2021 que Bouaké Fofana entre officiellement dans le gouvernement ivoirien. Ministre de l’Assainissement et de la Salubrité d’abord, puis élargi à l’Hydraulique, il devient l’homme de l’eau, des déchets, de l’assainissement urbain. Une mission ingrate, souvent invisible, mais essentielle. Son approche ? Structurée, rigoureuse, axée sur les résultats, avec une obsession : faire de l’accès à l’eau potable et de la propreté urbaine des priorités nationales, au même titre que la santé ou l’éducation.
Politiquement, Fofana est un fidèle parmi les fidèles. Membre fondateur du RDR, compagnon de longue date d’Alassane Ouattara, il participe à la naissance du RHDP, dont il devient l’un des cadres régionaux. Président du Conseil régional du Worodougou depuis 2013, réélu sans discontinuer, il y incarne une stabilité politique et une gestion de proximité.
Distingué à plusieurs reprises — Commandeur de l’Ordre du Mérite Ivoirien, Commandeur de l’Ordre National —, Bouaké Fofana cultive une forme de discrétion élégante. Peu enclin aux effets de manche, il préfère la pédagogie, le travail de fond, les réformes en silence. Dans un pays en quête de modèles de gouvernance sobres et efficaces, il offre un visage rassurant : celui d’un technocrate devenu homme d’État, sans jamais perdre le sens de la rigueur ni celui de l’engagement.