Le pays a renoué avec une forte croissance
le mirifique rythme de croisière de la croissance économique ivoirienne, qui oscille entre 8 et 10% depuis 2011? La bonne santé apparente de l’économie ivoirienne est le principal argument électoral du président sortant, Alassane Ouattara, favori de l’élection présidentielle de dimanche
Les chiffres permettent d’évoquer un «miracle ivoirien» à propos de ce pays de 23 millions d’habitants, jadis considéré comme la Suisse de l’Afrique, mais dont l’économie a sombré en une décennie de crise politique, à partir du début des années 2000. Première économie francophone en Afrique de l’ouest, la Côte d’Ivoire a enregistré depuis l’arrivée au pouvoir d’Alassane Dramane Ouattara (ADO) début 2011 des taux de croissance impressionnants: 10,7% en 2012, 9,2% en 2013, 8,5% en 2014 et 9,5% prévu en 2015, selon la ministre ivoirienne de l’Économie, Nialé Kaba.
«Le PIB par habitant a augmenté de plus de 20% en trois ans», met en avant la ministre.
Le président ADO a mené une impressionnante série de grands travaux et, avec le retour à la paix, beaucoup d’industriels ont relancé leurs activités en sommeil, et notamment des groupes français.
«Le pays va mieux»
La production agricole a aussi contribué à l’essor, souligne le banquier Daouda Coulibaly. Le pays exporte à nouveau noix de cajou, ananas, coton, huile de palme, bananes et mangues et renforce sa position de numéro un mondial du cacao avec, en 2014, une production record de plus de 1,7 million de tonnes, soit 35% des récoltes mondiales.
Autres symboles d’un lustre en partie retrouvé, la Banque africaine de Développement (BAD) est revenue s’installer à Abidjan à l’été 2014, après 11 ans d’exil en Tunisie, et l’Organisation internationale pour le cacao (ICCO) a annoncé début octobre le transfert de son siège de Londres à Abidjan d’ici mars 2016.
«De nouvelles sociétés s’implantent en Côte d’Ivoire, il y a du potentiel», se félicite Yolande Canon, du cabinet de recrutement Working-planet.
«Tout se trouve dans la stabilité, la paix et la consolidation de l’environnement des affaires. Si ces trois éléments sont réunis, les banques vont continuer de financer l’économie ivoirienne», a promis Souleymane Diarrassouba, président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers de Côte d’ivoire.
Et Ouattara a même convaincu une partie de ses opposants de 2010. «Je n’ai pas voté pour ADO mais il faut reconnaitre qu’il a travaillé. Le pays va mieux. Laissons-le faire», affirme une couturière.
Une affiche publicitaire en faveur de Ouattara avant la présidentielle à Abidjan. Photo Reuters.
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