BLOGUE. C’est l’heure des bilans: bilan personnel, bilan familial, bilan de santé, bilan d’investissement…
Une fois l’an, j’estime qu’il est très productif de prendre le temps de réfléchir à l’année qui vient de prendre fin et de tenter d’en tirer des enseignements. C’est à cet exercice que nous nous livrons à cette période de l’année dans la gestion des portefeuilles de nos clients. Voici les grandes lignes de cet exercice.
Quelle a été la performance de votre portefeuille? Par exemple, le portefeuille de la Lettre financière COTE 100 a enregistré un rendement de 12,7% en 2016. Comment se compare-t-il aux rendements des indices boursiers? En 2016, celui du S&P/TSX a été de 17,5% (21,1% avec les dividendes), alors que celui du S&P 500 a été de 9,5%. Il est bon d’analyser les rendements des indices pour comprendre les facteurs qui ont contribué à leur performance. Ainsi, on apprend que la performance du marché canadien a été propulsée à la hausse par le fort rebond des secteurs des ressources naturelles et dans une moindre mesure par les titres financiers.
Quels sont les titres qui ont le plus contribué aux rendements de votre portefeuille? Pourquoi? Dans le portefeuille de la Lettre financière COTE 100, je note que plusieurs titres du secteur industriel liés directement ou indirectement aux secteurs des ressources naturelles, notamment le pétrole, ont été nos grands gagnants de 2016. Nos titres financiers (bancaires) ont aussi fortement rebondi au cours des derniers mois de l’année.
Quels sont les titres de votre portefeuille qui ont le moins bien fait? Est-ce justifié? La performance financière de ces entreprises s’est-elle détériorée? Les raisons pour lesquelles vous aviez décidé d’acheter ces titres sont-elles toujours valides? Devriez-vous remettre ces investissements en question et les vendre? Ou au contraire, certains de ces titres seraient-ils de meilleurs achats?
Quelles ont été vos meilleures décisions et pourquoi? Quels titres avez-vous achetés? Êtes-vous satisfait de ces investissements et de la performance financière de ces sociétés? Quelles ventes ont été réalisées? Aurait-il été préférable de conserver ces titres? Il ne faut pas oublier que parfois des ventes ont été motivées par la nécessité de dégager les liquidités nécessaires pour acheter un titre que vous jugiez plus attrayant. Ces deux décisions jumelées (vente et achat) ont-elles été de bonnes décisions?
Mon portefeuille actuel est-il bien constitué? Certaines positions sont-elles trop importantes? Ou pas assez importantes et devraient être majorées?
En bout de ligne, un tel exercice vise à tirer des leçons des décisions heureuses et surtout moins heureuses que nous avons prises dans la dernière année. Quelles sont les erreurs que j’ai commises et comment m’assurer de ne pas les répéter cette année et dans le futur?
Pour moi, la revue de l’année 2016 du portefeuille de la Lettre financière COTE 100, que je juge satisfaisante, se traduit par quelques conclusions.
Une d’elles est qu’il est souvent rentable de chercher des aubaines parmi les secteurs déprimés. Plusieurs de nos grands gagnants de 2016 sont des sociétés actives dans les secteurs industriel et financier. Peu de secteurs étaient plus déprimés que ceux des ressources naturelles depuis deux ou trois ans. Les titres bancaires traînaient aussi de la patte depuis un certain temps. Quels sont les secteurs déprimés aujourd’hui? Le secteur de la santé américain est celui qui a le moins bien fait en 2016, avec une baisse de 4,4%. La présidence de Trump et son désir maintes fois exprimé de démanteler Obamacare explique sans doute cette défaveur du secteur et pourrait y créer des opportunités d’achat pour l’investisseur long terme.
Un autre constat hyper important est qu’il vaut mieux ne pas tenter de prévoir les mouvements boursiers à court terme. La majeure partie (7,3%) du rendement de 12,7% obtenu en 2016 par le portefeuille de la Lettre financière COTE 100 a été réalisée dans les deux derniers mois de l’année, soit après la victoire de Trump! Imaginez les rendements perdus si on avait tenté de miser sur une chute des marchés advenant une victoire de Trump…
Faire des bilans force à mesurer objectivement la performance de son portefeuille et sa propre performance en tant qu’investisseur. Il nous oblige à réfléchir sur ce qui a bien fonctionné et surtout à se pencher sur ses erreurs et à en tirer des leçons. Je vous incite donc à faire cet exercice enrichissant.
Bonne année 2017. Avant tout, je vous souhaite la santé. Je vous souhaite ensuite de continuer à vous améliorer en tant qu’investisseur.
Avec lesaffaires