La FAA l’a confirmé hier : la mise à jour du système MCAS promise par Boeing après les deux accidents de 737 MAX ne sera pas prête avant « des semaines », ce qui reporte d’autant le retour dans les airs des 371 monocouloirs remotorisés cloués au sol depuis le mois dernier.
Alors que la rumeur évoquait une présentation au régulateur ces jours-ci, la déclaration du 1er avril 2019 de la FAA (Autorité fédérale de l’aviation) sur la mise à jour dévoilée la semaine dernière du système MCAS anti-décrochage a douché les espoirs des opérateurs. « Le package final des modifications logicielles de Boeing devrait être présenté dans les prochaines semaines », écrit la FAA sur les réseaux sociaux ; le temps est nécessaire pour « des travaux additionnels » de l’avionneur américain, afin de « s’assurer que les problèmes pertinents ont tous été identifiés et abordés ». Et le résultat fera l’objet d’un « examen rigoureux » de la FAA, qui n’approuvera pas le logiciel « tant qu’elle ne sera pas satisfaite de la proposition ».
Boeing a tout de suite confirmé qu’il « continue de travailler avec la FAA et d’autres agences de régulation dans le monde entier » sur le développement et la certification de la mise à jour du logiciel et du programme de formation. « Nous nous efforçons de démontrer que nous avons identifié et traité de manière appropriée toutes les exigences de certification », explique un communiqué parlant lui aussi d’une présentation de la mise à jour « dans les prochaines semaines ». La sécurité « est notre priorité absolue et nous adopterons une approche méthodique et approfondie du développement et des tests de la mise à jour afin de prendre le temps de bien faire les choses », a ajouté Boeing.
Ni la FAA ni Boeing n’ont précisé le temps envisagé avant que la mise à jour soit au point, mais certains analystes pensent que rien ne bougera d’ici 4 à 6 semaines. Même si cette mise à jour a déjà été testée en vol selon les propres déclarations de Boeing la semaine dernière, y compris en présence d’employés de la FAA. A ce délai viendront s’ajouter ceux des différents régulateurs, l’EASA et Transport Canada ayant pas exemple annoncé qu’ils procèderont à leur propre examen de certification.
Rappelons que le Boeing 737 MAX 8 est impliqué dans l’accident le 10 mars 2019 du vol ET302 d’Ethiopian Airlines, qui a entrainé la mort des 157 personnes à bord, et dans celui du vol JT610 de Lion Air en octobre dernier qui avait fait 189 victimes (et dont le rapport préliminaire indiquait un problème avec les sondes AOA).