Selon une information donnée en premier lieu par le média britannique Skye One, Robert Diamond Junior (Bob Diamond, photo) se serait rapproché de Carlyle Group, la firme américaine de capital investissement qui gère 180 milliards $ d’actis, pour la reprise des 62,3% de participation du groupe Barclays dans le capital de sa filiale africaine.
Depuis que, le 1er mars 2016, le directeur général de Barclays, Jes Staley, a annoncé l’intention de son groupe d’abandonner sa filiale africaine, les spéculations sont allées bon train sur une volonté d’Atlas Mara de se positionner en acheteur de tout ou partie de ces actifs.
Bob Diamond, qui était lui même directeur général de Barclays avant d’être limogé suite au scandale du Libor, avait beaucoup œuvré pour l’expansion du groupe britannique en Afrique. Atlas Mara, dont il est le co-fondateur et l’un des principaux actionnaires, s’est distingué entre 2014 et 2015 par des multiples acquisitions dans le secteur bancaire africain.
Atlas Mara s’est toujours montrée énigmatique à propos d’une éventuelle reprise de Barclays Africa, indiquant simplement être en discussion sur plusieurs acquisitions dont il ne souhaitait pas parler. Il paraît en effet impossible pour la jeune firme d’acquérir une structure, dont la valeur boursière sur le Johannesburg Stock Exchange équivaut à 6 milliards £, alors que sa propre capitalisation boursière sur le LSE, n’est que de 336 millions $.
Dans tous les cas, Atlas Mara reste hors course pour le moment. Bob Diamond aurait sans doute préféré mettre sur le coup son propre véhicule d’investissement, notamment Atlas Merchant Capital. Mais pour l’instant, ni lui, ni Carlyle n’ont confirmé l’information. Il faut dire qu’au contraire de Bob Diamond, le capital investisseur américain est tout nouveau en Afrique, où il n’a effectué son premier investissement qu’en 2015.
Par ailleurs, le schéma de désinvestissement de Barclays dans sa filiale africaine n’est pas encore clairement indiqué. Le groupe a annoncé avoir reçu des marques d’intérêt de plusieurs repreneurs potentiels, sans plus détails. Il devrait tenir son assemblée annuelle dans les prochains jours. Même si le plan de cession de Barclays Africa est à l’ordre du jour, les actionnaires risquent de discuter davantage de leur dividende que Jes Staley et son staff propose de réduire.
Il faut dire qu’une acquisition de Barclays Africa ne sera pas facile. Le groupe a réalisé des performances positives en monnaie locale, au cours de l’exercice 2015. Plus de 80% de son actionnariat, tant dans les actions détenues que sur le flottant en bourse, est contrôlé par des institutionnels, dont une majorité ayant des portefeuilles diversifiés, avec des horizons d’investissement de moyen terme. Toutefois la situation est plus complexe. Davantage d’investisseurs se sont désengagés (+19,5%) depuis le 1er mars et moins d’investisseurs (-55,7%) se sont intéressés aux titres Barclays Africa.