Le jeu du chat et de la souris continue entre le PJD et l’Istiqlal. Les choses sont même en train de prendre une tournure rocambolesque. Abdel-Ilah Benkiran, secrétaire général du PJD (Parti de la justice et du développement) a confié aux membres de son parti, en marge d’une rencontre organisée dimanche à Rabat, l’envoi d’une lettre à Hamid Chabat, secrétaire général de l’Istiqlal.
Dans ce courrier, le chef de gouvernement demande à son rival politique d’honorer son engagement dans l’acquisition d’une imprimerie à Rabat. Il y a quelques mois, certains dirigeants de l’opposition avaient accusé Benkiran de détenir dans le secret une imprimerie dont la valeur serait estimée à 2 milliards de centimes.
A l’époque, le SG du PJD avait démenti ces informations précisant que l’imprimerie avait coûté 150.000 dirhams et qu’elle était plutôt la propriété du MUR (Mouvement unicité et réforme), relais idéologique de son parti. L’imprimerie aurait été inscrite en son nom dans le cadre d’une pratique répandue à l’époque en raison d’un contexte politique bien particulier. Le chef de gouvernement avait aussi lancé un défi à Chabat lui offrant l’imprimerie à un milliard seulement.
L’Istiqlal aurait, à son tour, envoyé un premier courrier au PJD demandant la visite des locaux de l’imprimerie. Bref, la confrontation entre les deux formations politiques est en train de devenir une absurdité totale. Le numéro un du parti de la lampe n’a pas manqué au cours du même événement de critiquer ses détracteurs.
Il a dans ce sens accusé des parties, sans les préciser, de recourir aux mensonges et tromperies ainsi qu’à l’argent dans les campagnes électorales. Benkiran a fait savoir qu’il ne faisait pas face à «une vraie opposition». Il est même allé jusqu’à accuser ces parties «d’utiliser des méthodes proches de celles adoptées par la mafia». Benkiran a affirmé, par ailleurs, que son parti s’attend à réaliser des résultats «très positifs au cours des prochaines échéances électorales» ajoutant que «le bilan de son gouvernement est très satisfaisant et qu’aucune affaire de fraude n’a été pour le moment découverte au sein de son équipe».
Ainsi, la tension monte d’un cran entre le PJD et ses rivaux politiques. Une tension qui devrait s’exacerber à l’approche des échéances électorales prévues en septembre prochain. En attendant, la campagne électorale est en train de battre son plein.
MAXWELL / Aujourd’hui