Au Bénin, le ministère du Commerce a fait fermer 21 boulangeries à Cotonou et à Calavi depuis septembre. Ces actions font suite à des inspections sanitaires surprise particulièrement alarmantes, avec notamment la découverte de bromate de potassium, un produit chimique cancérigène et interdit au Bénin.
Manque d’hygiène, farines périmées et présence de bromate de potassium dans le pain : voilà ce qui a entraîné la fermeture de 21 boulangeries au Bénin. Pour Gatien Adjagboni, président de l’Association nationale des propriétaires et exploitants de boulangeries et pâtisseries, il faut faire le ménage.
« Aujourd’hui, on constate que n’importe qui au Bénin peut ouvrir une boulangerie sans demander l’autorisation, sans respecter les règles, sans former les boulangers, explique-t-il. Il n’y a d’ailleurs pas d’écoles diplômantes en boulangerie. On dénonce, on sensibilise, rien ne se passe. Donc il est temps que les autorités prennent leurs responsabilités. »
Le bromate de potassium fait gonfler la pâte et permet de faire plus de pain. Il est interdit au Bénin depuis 2005. Mais pour Robin Accrombessi, président de la Voix des consommateurs, fermer des boulangeries ne suffit pas.
« Les contrôles ne se font pas régulièrement, regrette-t-il. La farine de blé, depuis l’exportation, contient déjà les molécules de bromate de potassium. Au niveau de nos ports, on devrait pouvoir prélever, analyser, avant que les boulangers ne l’achètent, car personne ne veut acheter du pain pour mourir. Et pourtant, c’est bien le type de pain qu’on nous sert au Bénin. »
Le ministère du Commerce a donné trois mois aux boulangeries fermées pour se mettre en règle. Les associations de consommateurs ont demandé la liste afin d’aller vérifier.
Avec RFI