Les chances de Me Joseph Djogbénou sont grandes dans la bataille pour le contrôle de la présidence de la 5ème mandature de la Cour constitutionnelle. Mais le Chef de l’Etat, Patrice Talon pourrait bien en décider autrement.
Les nouveaux membres de la Cour constitutionnelle seront installés le mercredi prochain. Les 7 nouveaux Sages prêteront serment et entreront dans leurs nouvelles fonctions. Le bureau n’est pas encore connu. Mais dans l’opinion, le nom de l’actuel ministre de la Justice est sur toutes les lèvres. Avocat depuis une vingtaine d’années et Agrégé des facultés de droit, Joseph Djogbénou a le profil de haut juriste pour prendre la tête de la Haute juridiction.
Ancien avocat personnel du Chef de l’Etat, il reste le premier Conseiller juridique de son ancien client. Me Joseph Djogbénou a les oreilles de Patrice Talon. Soutien inconditionnel du Chef de l’Etat lors de la tentative de révision de la Constitution en 2017, il est a priori pour le président de la République, le collaborateur très dévoué devant assumer cette lourde responsabilité.
Mais ce n’est pas exclu que Patrice Talon déjoue les pronostics. Conscient que l’opinion a déjà désigné le président de la nouvelle Cour et que beaucoup soutiennent que Joseph Djogbénou serait un »mauvais président », le chef de l’Etat pourrait, pour faire taire la polémique, jeter son dévolu sur un autre haut juriste. Ce qui, du coup, conduirait Me Djogbénou à un poste moins important. D’aucuns parleraient de simple membre de la Haute juridiction même s’il devrait rester très influent au sein de la nouvelle équipe des 7 Sages. Ainsi, la Rupture ferait porter la charge des futures difficiles décisions à prendre à un membre resté jusque-là effacé et moins ouvertement engagé aux côtés du Chef de l’Etat. L’hypothèse est plausible. Seulement, certains observateurs jugent ce choix difficile ou encore humiliant pour Joseph Djogbénou.
Influent et puissant ministre de la Justice, il se retrouverait ainsi au garage jouant selon le citoyen lambda les derniers rôles. Ce serait un lourd sacrifice pour cet ardent défenseur de la Rupture qui raterait une belle occasion pour enrichir ses parcours politique et professionnel. « Je vois mal Talon le sortir du gouvernement s’il ne veut pas faire de lui le prochain président de l’institution », argue un observateur averti de la politique nationale. Beaucoup soutiennent certainement cette dernière thèse, mais jusque-là, rien n’est encore clair. L’opinion sera définitivement située cette semaine qui marquera un autre tournant dans le processus de démocratisation au Bénin.
Avec benintimes