Elu avec plus de 65% des suffrages exprimés au second tour de la présidentielle de mars 2016, Patrice Talon reste l’homme du peuple malgré ses démêlés avec certains acteurs de la classe politique béninoise. C’est du moins l’image que renvoie l’euphorie manifestée par le peuple à chaque descente du chef de l’Etat sur le terrain.
Le 23 octobre 2018, le président béninois, Patrice Talon, et son homologue nigérian, Muhammadu Buhari, ont procédé à l’inauguration et à la remise du poste de contrôle juxtaposé de Sèmè-Kraké, à la frontière entre le Bénin et le Nigeria. A l’issue de la cérémonie solennelle d’inauguration, Patrice Talon, sur la courte distance menant à son véhicule, n’a pas pu s’empêcher un bain de foule des populations massivement mobilisées à cet effet.
Pour plusieurs commentateurs politiques, les rares bains de foule du chef de l’Etat béninois ne sont que des démonstrations de force qui font redouter l’homme à ses adversaires politiques. En effet, depuis son accession au pouvoir en avril 2016, le président Talon est décrié par certains acteurs de la classe politique béninoise par sa politique et son mode gouvernance jugé antisocial. Et pourtant, l’homme semble toujours être adoubé des populations et Sèmè-Kraké n’était qu’une démonstration de plus !
Le 1er août 2018, alors que Patrice Talon était au milieu d’une tempête médiatique défavorable à sa gouvernance, il a pu ressentir, à l’issue du défilé militaire à Cotonou, l’admiration profonde du peuple à travers un bain de foule chargé d’émotion. Le 15 février 2018, lors de sa visite des sites de construction des épis de protection côtière à Akpakpa (Cotonou Est), Patrice Talon a essuyé un bain de foule malgré les tensions politiques du moment. L’euphorie populaire était plus forte que la discrétion dont le chef l’Etat fait montre.
De l’avis de l’analyste politique, Dona Kokou, Patrice Talon devrait faire plus souvent des descentes sur le terrain, non pour pervertir la fonction présidentielle comme son prédécesseur, mais pour montrer à ses adversaires politiques qu’ils devraient travailler à proposer des réformes politiques alternatives pertinentes que de compter sur son impopularité supposée pour remporter les prochaines échéances électorales.