L’échec du projet d’amendement de la Constitution, qui a mobilisé l’opinion ces dernières semaines, restera longtemps dans les annales politiques de l’histoire du Bénin, comme un acte manqué.
Si l’histoire des peuples, les contingences et contextes économiques peuvent parfois justifier que certaines populations se replient sur elles-mêmes, ou se braquent contre toute forme de progrès, il est tout aussi difficile de comprendre certains comportements déviants, archaïques de ceux appelés à les représenter. Dans le cas d’espèce, on n’évitera d’épiloguer trop longtemps sur les non-dits, les murmures et autres formes de susceptibilités et doutes inavouables, qui ont conduit à l’échec du projet. Certes, et peut-être à juste titre et de bonne foi, la minorité parlementaire a cru bien faire de bloquer l’initiative. Ce faisant, elle pense avoir pris le dessus sur Patrice Talon, en lui infligeant un second revers en l’espace d’une année.
A l’analyse, ses détracteurs continueraient de suspecter de sa part, une tentative opportuniste de révision de la Loi fondamentale. Sinon, comment comprendre que lors des journées de discussion organisées en amont, les membres de l’opposition qui ont eu tout le loisir de faire part de leurs désidératas, ont attendu la plénière pour contre-attaquer. Cela n’est ni plus ni moins une stratégie contre-productive. Car, au fond, ils n’ont pas fait cas des exigences du développement et des perspectives de lendemains meilleurs à leurs populations. Du moins, l’occasion était bonne pour faire avancer la cause des femmes. De plus, on aurait pu, en regroupant les élections, éviter de faire saigner, de manière drastique et inconséquente les deniers publics.
Bruno Amoussou l’avait rappelé dans sa dernière sortie médiatique : « Nous sommes en élection perpétuelle ». Ce qui constitue une entrave majeure à la marche vers le développement. D’ailleurs, il est triste et malheureux de constater, qu’en l’état actuel des choses, nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge. Tenez : 2019, législatives ; 2020, communales ; 2021, présidentielle ; 2023 ; législatives ; 2025, communales ; 2026, présidentielle ; 2027, législatives ; 2030, communales ; 2031, présidentielle législatives. Là où le bât blesse, c’est que chaque élection peut coûter entre 10 et 20 milliards de francs Cfa. Evitons de faire le calcul sur dix années d’élections qui s’enchaînent. On risque d’avoir le tournis. Les élections coûtent cher. Et, l’économie béninoise, déjà mal en point, sur plusieurs échelles, ne s’en portera pas mieux à l’issue de la décennie. Au vu de tout cela, mettre en doute la bonne foi du chef de l’Etat est faire preuve de courte vue d’esprit. Sinon, être un mauvais politicien.
Avec benintimes