Belmonde Dogo : Ministre de la Cohésion Nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté
Derrière son allure posée et son sourire franc se cache une femme au parcours aussi inattendu qu’inspirant. Belmonde Dogo Myss Logboh, originaire de Galébré dans le Gôh, incarne une nouvelle forme d’engagement politique : ferme sans fracas, déterminée sans tapage. Ministre, ex-vice-présidente de l’Assemblée nationale, députée élue à deux reprises… Cette figure montante du paysage politique ivoirien est bien plus qu’un visage : elle est une force tranquille, mais tenace, au service des plus vulnérables.
Née le 19 janvier 1976, elle grandit dans une famille portée par la rigueur et l’ordre — son père fut commandant de la gendarmerie nationale. Peut-être est-ce là que naît son goût de la discipline, qu’elle conjugue plus tard à un sens aigu de la justice sociale. Mère de deux enfants, Belmonde Dogo entre dans la vie professionnelle en 2001, dans un univers à des années-lumière des projecteurs politiques : le transit maritime. En une décennie, elle gravit les échelons à la Société de Transit de Côte d’Ivoire (SOTRANCI), jusqu’à prendre la direction d’une entreprise du secteur, avant de s’imposer comme consultante en douane et commerce extérieur.
Mais c’est la politique qui finira par lui tendre les bras. Elle fait ses premières armes dans les rangs de l’Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI), parti de Gnamien Konan. À la surprise générale, elle remporte les législatives de 2016 dans la circonscription de Dignago-Galébré-Guibéroua. Moins d’un an plus tard, elle est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale. Sa voix, jusque-là discrète, commence à peser dans les débats législatifs, notamment sur les droits des femmes. Féministe de conviction plus que de posture, elle s’investit sans relâche dans les discussions sur les lois de parité et d’égalité.
En 2018, elle franchit un cap politique en rejoignant le RHDP, où elle devient directrice exécutive adjointe. Le 4 septembre 2019, sa carrière prend un nouvel envol : elle entre au gouvernement comme Secrétaire d’État à l’Autonomisation des femmes. Un portefeuille sur mesure, qui lui permet d’allier sa sensibilité sociale à son sens de la stratégie publique.
Mais c’est en avril 2021 que Belmonde Dogo atteint une nouvelle dimension : elle est nommée ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la pauvreté. De terrain en terrain, de crise en urgence, elle impose un style : celui d’un leadership de proximité. Pas de grandes envolées, mais des actes concrets, des réhabilitations de centres sociaux, des soutiens directs aux familles vulnérables, et une présence constante auprès des victimes de catastrophes ou de conflits communautaires.
Le 5 octobre 2023, elle quitte son poste… pour y revenir moins de deux semaines plus tard, le 17 octobre, cette fois avec une double casquette : à la Solidarité et à la Lutte contre la pauvreté s’ajoute désormais la Cohésion nationale. Un signe de confiance fort, dans un contexte où le tissu social ivoirien a plus que jamais besoin d’apaisement et de liant.
Belmonde Dogo ne fait pas de bruit. Mais elle avance. Et avec elle, ce sont les combats des femmes, des enfants, des oubliés, qui trouvent enfin écho dans les hautes sphères. À travers un parcours construit loin des fastes, elle rappelle que l’influence ne se mesure pas au nombre de micros tendus, mais à l’impact des décisions prises.
Discrète mais efficace, sensible mais solide, Belmonde Dogo est aujourd’hui l’une des voix les plus crédibles du pouvoir ivoirien. Et si elle continue sur cette lancée, elle pourrait bien demain être bien plus qu’un visage de la solidarité : une des figures clés de l’équilibre national.