La Banque centrale européenne se réunit jeudi à un moment où l’Europe est engagée dans une guerre commerciale qui a déjà freiné sa croissance. Pour l’économiste Grégory Claeys, la BCE aurait dû attendre avant d’annoncer son plan de sortie du programme d’assouplissement monétaire
Grégory Claeys, économiste au centre d’analyse économique Bruegel, basé à Bruxelles, explique que la Banque centrale européenne (BCE) a été quelque peu contrainte d’annoncer la fin de son programme d’assouplissement monétaire en décembre 2018.
Le Temps: La zone euro connaît une décélération en 2018. Faut-il s’en inquiéter?
Grégory Claeys: Il est vrai que toutes les institutions internationales, dont le Fonds monétaire international et la BCE, ont révisé les prévisions conjoncturelles pour la zone euro en 2018 à la baisse. Le flottement noté au début de cette année est essentiellement lié aux incertitudes provoquées par le protectionnisme américain. Il est difficile à ce stade de dire si nous allons vers une crise profonde. Mais les fondamentaux restent solides dans la zone euro. La croissance est désormais plus équilibrée, tirée par la création d’emplois et la consommation. Néanmoins, le flottement de ce début d’année montre que la zone euro est toujours vulnérable au protectionnisme, car sa croissance repose toujours trop sur ses exportations.
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