Le club bavarois, qui affronte le PSG ce mercredi en Ligue des champions, affiche une régularité sportive et financière impressionnante. Le tout grâce à son sérieux budgétaire et à des investissements judicieux.
Le choc entre le Paris Saint-Germain et le Bayern Munich, ce mercredi, donnera aux deux clubs l’occasion de régler leurs comptes autrement que par déclarations interposées.
Chiffre d’affaires en nette progression
Au risque de se voir coller l’étiquette du rabat-joie, le Bayern défend en fait un modèle économique qu’il a mis des années à bâtir.
Aujourd’hui, le géant bavarois affiche une impressionnante régularité dans ses performances, tant sportives que financières. Quatrième club le plus riche du monde selon le classement annuel du cabinet Deloitte, le club dirigé par les anciens internationaux Uli Hoeness et Karl-Heinz Rummenigge a tutoyé la barre des 600 millions d’euros de revenus lors du précédent exercice. À titre de comparaison, son chiffre d’affaires était estimé à 223 millions d’euros en 2007.
Masse salariale contenue
Pour arriver à ses fins, le Bayern s’est appuyé sur des dépenses maîtrisées. Le plus gros transfert de l’histoire du club, intervenu cet été avec l’arrivée du Français Corentin Tolisso, s’est élevé à un peu plus de 40 millions d’euros, loin des 222 millions payés par le PSG pour Neymar.
Le recrutement se veut malin – en témoigne la venue de James Rodriguez en prêt alors que le club cherche à étendre son influence en Amérique du sud – mais pas dispendieux.
Sa masse salariale est également contenue: en 2015, selon l’UEFA, celle-ci s’élevait à 236 millions d’euros, soit moins que le PSG (255 millions), et se situait largement en-dessous du FC Barcelone (340 millions).
Infrastructures ultramodernes
Ces dernières années, le géant allemand a en revanche investi lourdement dans les infrastructures. En 2014, le Bayern a ainsi annoncé la fin du remboursement de son stade, l’Allianz Arena, avec… 16 ans d’avance. Une prouesse rendue possible par l’implication de l’assureur allemand qui, en plus de verser 6 millions par saison pour accoler son nom à l’enceinte, a acquis en 2014 un peu plus de 8% du capital du club pour 110 millions d’euros.
Désormais propriétaire, le Bayern continue d’investir dans son stade, dont la capacité a récemment été portée de 71.000 à 75.000 places. 10 millions d’euros vont également être injectés pour le moderniser, ont annoncé les dirigeants. Pas étonnant, dans ce contexte, que les recettes dites de “matchday” (qui comprend notamment la billetterie) dépassent désormais les 100 millions d’euros.
En août dernier, un nouveau centre de formation ultramoderne, d’un coût de 70 millions d’euros, a également été inauguré. Ce dernier devra assurer la continuité de la stratégie sportive et financière du club, consistant à enrôler en priorité les meilleurs jeunes du pays, pour ne pas avoir à céder à la tendance inflationniste du marché mondial.
Partenariat avec…Qatar Airways
Enfin, les droits TV issus de la Coupe d’Europe – où le Bayern brille régulièrement – continuent d’irriguer les comptes du club. Tandis que les droits domestiques ont connu une forte revalorisation cette saison, passant d’environ 800 millions à 1,4 milliard d’euros par saison.
Une santé robuste qui n’empêche pas les dirigeants bavarois de multiplier les partenariats. Adidas, qui possède 10% du club et qui verse 60 millions d’euros par saison, en est le principal sponsor. Deutsche Telekom (35 millions par an), Audi et donc Allianz sont également des soutiens de poids.
Mais, ironie de l’histoire, c’est bien l’aéroport Hamad de Doha, propriété de Qatar Airways, qui est devenu le plus gros sponsor étranger du club, en août dernier. De quoi relativiser les attaques contre le PSG et son propriétaire QSI, qui n’est autre que le fonds souverain du Qatar. À Munich comme à Paris, le football est – aussi – un business.
Avec bfmbusiness