C’est sous les regards du chef de l’Etat, des membres du gouvernement, de ses confrères et des doyens du barreau burkinabè (Me Pacéré Titinga et Me Benoît Sawadogo) que Me Mamadou Savadogo, surnommé «Lénine» a reçu des mains du second, le bâton de commandement. Mais avant, la lecture du procès-verbal de l’assemblée générale élective qui fait de lui le nouveau patron du barreau burkinabè a été portée à la connaissance de l’assistance. Avant la remise officielle du bâton, Me Benoit Sawadogo a insisté sur la noblesse de la profession d’avocat dont les véritables missions sont, selon lui, «la défense de la veuve et de l’orphelin, le respect strict du code éthique et déontologique».
Elu par ses pairs le 6 juin 2015, Mamadou Savadogo s’est rendu au parloir. Après avoir demandé une minute de silence en la mémoire du juge Théophile Nana et du régisseur Adama Rouamba, décédés, il y a quelques jours, il a aussitôt salué la «confiance placée en sa personne» qu’il a qualifiée de grand challenge pour une justice équitable et de meilleure qualité. Pour atteindre cet idéal, il a invité ses confrères à faire preuve «de conscience professionnelle, de respect strict du droit et à se départir de toutes les tentations mondaines, pour que brille le corps des avocats». Tout en rappelant le serment, Lénine a soutenu qu’aucune démocratie viable ne saurait prospérer, sans une indépendance de l’appareil judiciaire dont le barreau est une composante. «L’indépendance est consubstantielle au métier d’avocat qui lui impose de dépasser ses pulsions pour porter utilement la parole de son client», a-t-il insisté.
Face aux mutations en cours, celui que Me Benoît Sawadogo a appelé le «nouveau-ancien bâtonnier» a exhorté les 200 avocats inscrits au Barreau du Burkina, à aiguiser leur esprit et leur savoir, en élevant leur niveau pour faire face aux mutations que leur imposent les prochaines années. «Nous devons nous tenir prêts à répondre de façon efficace, aux défis qui nous seront imposés, d’ores et déjà, avec la mutualisation de l’espace UEMOA, les barrières ont cédé. Il n’y a que notre sérieux qui fera de nous des hommes de notre temps», a-t-il conclu.
S’exprimant au terme de la cérémonie, la ministre de la justice, garde des sceaux, a confié que de nombreux défis attendent le nouveau barreau, en termes de qualité des avocats, mais aussi et surtout, en ce qui concerne leur nombre. «Il n’y a pas assez d’avocats. 200 avocats pour une population de 16 millions, si on considère qu’en milieu rural comme en milieu urbain, la justice se déploie. Et qui dit juridiction dit magistrat, mais aussi avocats. Cela veut dire que nous avons besoin de plus d’avocats qui s’adaptent, qui se forment, qui se spécialisent à différents domaines».
Elle a ensuite souhaité une «excellente» collaboration entre les avocats et les différents corps de la justice. «Le nouveau bâtonnier devra montrer une grande ouverture d’esprit», a ajouté Joséphine Ouédraogo.
avec bayiri