La Banque mondiale vient de doubler le montant habituel de ses aides à la Guinée-Bissau et qui avoisinait les 42 millions de dollars. Ce financement de l’institution de Bretton Woods intervient alors que le pays passe par une période politique et économique tendue.
La Banque mondiale renforce son soutien à la Guinée-Bissau. Ce mardi 13 juin, l’institution financière internationale a approuvé un nouveau cadre de partenariat avec la Guinée-Bissau pour la période 2018 et 2021. Le partenariat vise deux objectifs : la réduction de la pauvreté et la répartition des richesses du pays. «Avec ce nouvel engagement, l’objectif à long terme de la Banque mondiale est d’aider la Guinée-Bissau à atteindre les deux objectifs de réduction de la pauvreté et une meilleure répartition des richesses, en tenant compte d’un environnement à haut risque », a déclaré Louise Cord, directrice es opérations de la Banque mondiale pour la Guinée-Bissau, un pays riche mais délaissé de plus en plus par ses partenaires à cause de son instabilité politique.
Un pays politiquement vulnérable
Indépendant depuis 1973, le troisième producteur de noix de cajou d’Afrique, et le sixième mondial, avec une production de 120 000 tonnes par an selon le Programme des Nations unies pour le développement, la Guinée-Bissau est victime d’une histoire politique mouvementée. Le coup d’Etat du 12 avril 2012, par exemple, a occasionné l’arrêt de nombreux programmes de développement dans le pays. Un véritable choc pour l’ancienne colonie portugaise qui peine aujourd’hui à exploiter son potentiel, notamment agricole. Selon la Banque mondiale, aucune stratégie d’aide globale de développement n’a été développée dans le pays depuis 1997. Pour corriger cette lacune, la Banque a décidé d’augmenter son soutien financier au pays.
Un décaissement de 80 millions de dollars
Le groupe Banque mondiale, à travers une de ses entités, l’Association internationale de développement, décaissera 84 millions de dollars, soit le double des fonds alloués habituellement à la Guinée-Bissau. Ce programme d’aide «sélectif et flexible» vise également à «accroître l’accès de la population aux services essentiels de qualité et créer plus de possibilités économiques et de renforcer la résistance aux chocs», a indiqué le représentant résident de la Banque mondiale, Kristina Svensson, auprès de APA. En plus de la capitale Bissau, ajoute celle-ci, le programme bénéficiera aux zones rurales et villes secondaires du pays.
En 2016, la Banque mondiale avait réalisé un diagnostic dans l’ensemble des secteurs. Ce dernier avait mobilisé les autorités bissau-guinéennes ainsi que la société civile et le secteur privé. Le pays table sur une croissance de 6,2% pour cette année, mais les perspectives restent incertaines. La Guinée-Bissau doit mener des réformes pour renforcer la gestion de ses finances, alors qu’elle vit sous un climat sociopolitique tendu..
Avec latribuneafrique