Selon Laurent Pipitone, l’Organisation internationale du cacao (ICCO), dont il est directeur de la Division Economie et Statistiques, avait vu juste bien avant les autres : on ne risquait pas de manquer de cacao. Et aujourd’hui, on serait plutôt dans une situation d’excédent structurel. D’où la chute de 30% des cours du cacao en 2016 et tout semble indiquer que l’excédent qui se dessine en 2017 pèsera aussi sur le marché. Le prix élevé garanti au planteur en Afrique de l’Ouest risque de ne pas être tenable longtemps et la logique des grandes plantations équatoriennes risquent d’être fortement remise en cause. Le petit planteur pourrait, seul, résister mais à quel prix… Quant à l’Asie, sa logique productive risque de répondre à des impératifs autres qu’une pure logique de rentabilité.
Entretien exclusif de Laurent Pipitone .
Comment s’est caractérisé le marché du cacao en 2016 ?
2016 a été caractérisée par une chute vertigineuse des prix du cacao, de l’ordre de 30% entre mi-août et fin décembre.
Cette chute est énorme par rapport aux fondamentaux du marché…
Je pense que cela a pris tout le monde par surprise. On s’attendait, bien sur, à une correction des prix parce que les marchés prévoyaient un surplus de production pour la campagne en cours, 2016/17. Mais l’étendue de la correction a été vertigineuse. Rappelons qu’en 2015, le cacao a été parmi les produits agricoles -sinon, le produit agricole- dont le prix s’est le mieux porté sur les marchés mondiaux. 2016 a été tout le contraire alors que les prix ont plutôt augmenté parmi les autres produits agricoles. C’est donc d’autant plus surprenant.
Avec commodafrica