Les broyages de fèves de cacao en Côte d’Ivoire seraient en baisse cette campagne 2014/15 par rapport à la précédente, souligne Ecobank aujourd’hui dans sa note de conjoncture matières premières agricoles. Ces broyages sont estimés être de l’ordre de 500 000 à 540 000 tonnes (t), soit 29 à 32% de sa production anticipée cette campagne, qui devrait être d’un volume similaire au record l’année dernière, à 1,7 million de tonnes (Mt). En 2013/14, les broyages avaient atteint 570 000 t.
Pourquoi cette baisse ? D’une part, si les principaux transformateurs (Barry Callebaut, Cargill, ADSM, Olam, Cemoi, Choco Ivoire et Ivory Cocoa Products) ont broyé, en moyenne, 40 000 à 45 000 t de fèves par mois depuis le début de la campagne, cette cadence a baissé à 37 000 t en avril suite à des coupures d’électricité à Abidjan. D’autre part, le changement de politique fiscale ces deux dernières années et la hausse de 25% du Droit unique de sortie (DUS) auraient été plutôt dissuasifs pour les industriels, souligne encore la banque.
Les industriels se plaignent aussi que le prix garanti pour la campagne intermédiaire ne compense pas la petitesse des fèves (plus de 121 aux 100 gr) et leur moindre teneur en matières grasses (moins de 48% contre 54% pour les plus grosses fèves).
En réalité, souligne encore Ecobank, les broyeurs de petite taille souffrent. Sucso, qui transformaient pour le chocolatier Cemoi, a fermé ses portes et Condicaf ne broie pas à pleine capacité. Le rachat d’ADM par Olam a fait cesser toute activité du premier et la stratégie et politique à venir d’Olam demeureraient incertaines. Si l’usine d’Abidjan fermait, ce serait 86 000 t de capacités en moins sur la place.
Et les perspectives demeurent floues, selon Ecobank. Les négociations sur le DUS seraient au point mort, ce qui dissuade tout nouvel investissement dans des capacités de broyage. Or, si la capacité de broyage demeure stagnante alors que la production 2015/16 est en hausse, la proportion broyée diminuera, ce qui mettra en porte-à-faux le gouvernement qui a pour objectif de transformer la moitié de sa production.
Avec COMMODAFRCA