Le 11 mai 2018 à Yaoundé, la capitale camerounaise, le bureau local du Fonds monétaire international (FMI) a présenté ses nouvelles perspectives économiques pour l’Afrique subsaharienne. Selon ces projections, la croissance économique au Cameroun culminera à 4,2% en 2018, en progression de 1% par rapport aux 3,2% de l’année 2017.
Une embellie que l’institution de Bretton Woods met sur le compte de la remontée des cours mondiaux du brut et de la production de l’or noir, d’une part, et des retombées des ajustements institutionnels imposés par le programme des réformes économiques et financières de la Cemac et du programme d’ajustement structurel en cours avec le FMI, d’autre part.
Cette perspective de croissance recoupe non seulement celle des autorités camerounaises, elles-mêmes, qui tablent sur une progression du PIB de 4,2%, cette année, mais aussi et surtout rejoint les projections de la Banque africaine de développement (BAD) et de l’agence de notation américaine Standard & Poor’s (S&P).
« Nous prévoyons que la croissance du PIB réel atteindra en moyenne 4,6% en 2017-2020, portée par la mise en œuvre de vastes projets d’infrastructures tels que le port en eaux profondes de Kribi, la centrale électrique de Lom Pangar et d’autres projets routiers et de barrages. Nous anticipons un bond de la production gazière en 2018, suite à la mise en route du terminal flottant de gaz naturel liquéfié […] », soutient l’agence américaine dans une note d’analyse sur l’économie camerounaise, publiée le 13 octobre 2017.
Les retombées positives des infrastructures évoquées ci-dessus par S&P sont présentées dans le dernier rapport pays (2017) de la Banque africaine de développement (BAD), comme catalyseurs de la croissance économique camerounaise qui, à en croire cette institution financière panafricaine, atteindra 4,1% en 2018 et 4,8% en 2019.
Ces prévisions autour desquelles le gouvernement et ses partenaires multilatéraux semblent s’accorder au point près, demeurent cependant en dessous des 5,8% de croissance du PIB, enregistrés dans le pays, au cours de la période 2013-2015, fait observer la BAD.
En clair, si le Cameroun et l’ensemble de la zone Cemac, dont elle est la locomotive, sont sortis de la « zone de risque élevé », ainsi que le soutenait récemment le gouverneur de la Banque centrale, Abbas Mahamat Tolli, la situation économique du pays et de ses voisins de la sous-région «demeure encore fragile ».
Avec investiraucameroun