Le président syrien a donné un long entretien à l’hebdomadaire Valeurs Actuelles dans lequel il revient sur les conséquences des attaques de Paris. Il engage la France à le soutenir dans sa lutte contre le terrorisme.
«Je vous avais prévenu»: tel est, en substance, le message que veut faire passer Bachar el-Assad dans la longue interview qu’il a octroyé à l’hebdomadaire Valeurs actuelles. «L’attentat de Charlie Hebdo a eu lieu en début d’année, j’ai dit à l’époque que ce n’était que le sommet de l’iceberg. Ce qui s’est produit vendredi en est une preuve supplémentaire.» affirme le président syrien. «MM. Hollande et Fabius devraient par conséquent changer de politique dans l’intérêt de leur peuple, c’est alors que nos intérêts communs avec le peuple français convergeront notamment dans la lutte contre le terrorisme.». Le président syrien s’indigne de l’ostracisation dont le frappe François Hollande et critique fortement la politique étrangère de la France, selon lui alignée sur celle des États-Unis et coupable d’un deux poids deux mesures: «Si vous avez un problème concernant la démocratie avec l’État syrien, comment pouvez-vous établir de bonnes relations et des liens d’amitié avec les pires États du monde et les plus sous-développés, tels l’Arabie Saoudite et le Qatar?»
«Le peuple syrien a-t-il désigné le président Hollande pour être son porte-parole?» s’interroge-t-il, réagissant à la proposition de Hollande de le voir exclu des prochaines élections en Syrie. Il dit vouloir faire face au peuple syrien «à travers les urnes» et se dit prêt à accepter une observation internationale lors d’élections.
Contre le terrorisme, il affirme être le seul rempart: «Si le gouvernement français n’est pas sérieux dans son combat contre le terrorisme, nous ne perdrons pas notre temps à collaborer avec un pays, ou un gouvernement, ou une institution qui soutient le terrorisme.» «La seule chose qu’ils ont faite jusqu’à présent [les grandes puissances étrangères], c’est de fournir du soutien aux terroristes par divers moyens et en leur procurant un refuge et un soutien direct. Ils sont en train de créer des problèmes et ne font nullement partie de la solution. Quoi qu’ils disent, nous ne répondrons pas, parce qu’ils ne nous intéressent pas, pour être franc.»
Le président syrien fait l’éloge de son allié Poutine, félicité pour son soutien sans faille au gouvernement syrien. «Quand vous combattez le terrorisme en Syrie, vous défendez la Russie, l’Europe et d’autres continents.» martèle-t-il.
«Vous ne pouvez pas combattre le terrorisme si vous n’entretenez pas des relations avec la force qui lutte contre Daech et le terrorisme sur le terrain. Vous ne pouvez pas combattre le terrorisme en adoptant de mauvaises politiques qui soutiennent directement ou indirectement le terrorisme. Si vous ne disposez pas de tous ces facteurs, vous ne pourrez pas le faire. Et nous ne pensons pas que votre gouvernement l’a pu jusqu’à présent.» conclut-il.
source: http://www.lefigaro.fr/international/2015/11/18/01003-20151118ARTFIG00253-bachar-el-assadinvite-hollande-et-fabius-a-changer-de-politique.php