Un an après l’entrée de l’IFC dans son capital, le géant avicole a réalisé une double levée obligataire et investit massivement. Une frénésie provoquée par le boom du secteur sur tout le continent.
Il y a un peu plus d’un an, Zalagh Holding faisait entrer la Société financière internationale (IFC) dans son capital. Et aujourd’hui, le groupe avicole a bouclé une double émission obligataire : 350 millions de dirhams (31,6 millions d’euros) levés directement sur le marché marocain, et un placement privé de 180 millions réalisé à Londres auprès de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd).
Trois opérations capitalistiques successives qui ont placé ce groupe familial, jusque-là inconnu du grand public, sous le feu des projecteurs. Créé à Fès en 1974 et détenu à 82,09 % par la famille Chaouni, le groupe Zalagh est pourtant le leader incontesté du marché marocain de la volaille. Avec ses 18 filiales, il couvre surtout (et il est le seul dans le pays) toute la chaîne de valeur, de l’importation de matières premières agricoles à la production de nutrition animale en passant par l’accouvage, l’abattage et la production de produits dérivés comme la charcuterie.
Tournis
Les volumes de sa production donnent le tournis : en 2013, les unités de Zalagh ont importé 4,5 millions de tonnes de matières premières, produit 36 millions de poussins de chair, 2 millions de dindonneaux et abattu quelque 17 500 tonnes de dinde et 4 400 tonnes de poulet… Soit des parts de marché de 21 % dans l’accouvage et 22 % dans l’abattage industriel de volaille…
Mais depuis 2011, le groupe voit son chiffre d’affaires (3,6 milliards de dirhams en 2013 pour un bénéfice net de quelque 36 millions) stagner. Zalagh Holding entend donc le faire décoller dans les années à venir grâce à des investissements massifs dans les capacités de production et la modernisation de ses outils.
« Nous avons un plan de 400 millions de dirhams sur les trois prochaines années. Celui-ci a débuté l’an dernier, avec l’entrée de l’IFC dans le tour de table du holding. Il est financé à hauteur de 100 millions de dirhams par fonds propres. À ce jour, 87 millions ont été engagés », signale Ali Berbich, le président du directoire du groupe, confiant face aux perspectives d’un secteur certes traditionnel mais qui connaît un véritable boom. « Nous comptons augmenter nos capacités de production de nutrition animale, accroître les capacités d’accouvage de poussins et de dindonneaux et mettre en place de nouvelles fermes d’élevage de dindes », explique le manager en chef.