L’autoroute Abidjan- Lagos devrait traverser à termes, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin pour arriver au Nigéria. Cet ambitieux projet, d’un coût de 16 milliards de FCFA vise à assurer la fluidité du trafic entre les capitales des pays du corridor Abidjan-Lagos. Dans un souci de gain de temps et d’assurer le contrôle du fonds du projet, le comité inter-états mis sur pied a demandé aux Etats de finaliser leurs accords de financement avec la Banque africaine de développement (BAD). Selon le président du comité, le nigérian Babatunde Raji Fashola, cette étape doit être franchie avant le 15 décembre et ne devrait pas faire traîner les choses.
« Il s’agissait alors de dépasser les lourdeurs pour doter la sous-région d’une infrastructure que chacun s’accorde à reconnaître indispensable pour l’intégration économique, le développement des échanges et la mobilité des citoyens », a précisé Daniel Kablan Duncan, Premier ministre de Côte d’Ivoire.
Dans ce processus de réalisation de ce corridor logistique, la BAD avait en septembre dernier, accordé un appui financier de 2,7 millions USD pour la réalisation d’une étude de faisabilité du projet. Il n’empêche qu’actuellement seul la Bad soutient réellement le projet, les Etats devraient mettre la main à la pâte.
Le Nigeria a voulu donner l’exemple, Abuja a par la voix de son chef d’Etat annoncé être prêt à avancer 50 millions USD en 2014. Le pays a demandé aux autres Etas impliqués de lui emboîter les pas. Ceci passe par une signature ou ratification des accords de financement avec la Bad, promoteur financier du projet.
L’autoroute, un défi de dépassement des lourdeurs
Le Corridor Abidjan-Lagos vise à assurer la fluidité du trafic entre les capitales des pays impliqués. Lancée depuis 2013-2014, l’idée n’a jamais été aussi prête de devenir une réalité. La rencontre du comité de pilotage était ainsi une volonté de la Cedeao de prendre le taureau par les cornes pour faire avancer le projet, estime le Président de la commission de la Cedeao, Marcel Alain de Souza. « Il faut respecter l’esprit des pères fondateurs. Départissions-nous de ces lourdeurs ! Cessons de mesurer les risques liés à ce trafic, à savoir, corruption, sécurité, etc. Je vous invite à la pro-activité. Arrêtons de parler et que les travaux démarrent. On veut du concret ! Si nous n’arrivons pas à le faire, nous aurons tous échoué ensemble », a-t-il martelé.
Très récemment les dirigeants de la Cedeao se plaignaient encore d’un volume d’affaire très réduit entre leurs pays. L’autoroute devrait répondre à ces inquiétudes. Long de 1.028 kilomètres, avec de 2X3 voies, il servira de transit à 75% des échanges en Afrique de l’Ouest. C’est un vecteur de l’intégration économique ouest-africaine et essentiel pour le développement des échanges commerciaux dans l’espace sous-régional.