Quelque 84 millions d’électeurs sont appelés à voter samedi 16 février pour élire leur président et leurs députés.
Les deux principaux candidats à la présidentielle du 16 février au Nigeria, le président Muhammadu Buhari et l’opposant Atiku Abubakar, ont appelé mercredi 13 février à éviter toute violence et à respecter le résultat des élections de samedi. MM. Buhari et Abubakar ont signé le texte d’un « accord de paix » passé entre plusieurs autres candidats qui appellent leurs partisans « à éviter toute violence ou acte qui puisse mettre en danger [le déroulement] d’élections libres, justes et crédibles » et s’engagent à en « respecter le résultat ».
Quelque 84 millions d’électeurs sont appelés à voter samedi pour élire leur président et leurs députés. Des scrutins régionaux auront lieu le 2 mars pour élire les gouverneurs des Etats et les membres des assemblées locales. Le chef de l’Etat a souligné l’importance des scrutins à venir, pour lesquels 91 partis et plus de 70 candidats sont en lice pour la présidentielle.
Mais « les élections ne constituent pas la démocratie à elles seules », a-t-il mis en garde, soulignant l’importance de « l’engagement citoyen » pour atteindre « la bonne gouvernance ». Son adversaire Atiku Abubakar, ex-vice-président, a pour sa part appelé la commission électorale et les services de sécurité à rester neutres.
Cinq personnes tuées
La sécurité durant les scrutins est une préoccupation constante au Nigeria, où les tensions ethniques, identitaires et religieuses ont souvent nourri les violences électorales. En 2011, environ 1 000 personnes avaient été tuées après la défaite de Muhammadu Buhari contre Goodluck Jonathan, au cours d’affrontements entre les partisans des deux camps. Le scrutin de 2015 s’était déroulé sans accrochage majeur et avait consacré la première victoire d’un candidat de l’opposition dans l’histoire du Nigeria, M. Buhari.
Mais des violences sporadiques ont déjà fait plusieurs morts, notamment dans l’Etat du Delta (sud) où cinq personnes ont été tuées ce week-end. Les cartes d’électeurs ont été très difficiles à collecter et ont été bien souvent distribuées dans le chaos. Trois bureaux de la Commission électorale nationale indépendante (INEC) ont été brûlés en moins de deux semaines et le matériel électoral ainsi que des milliers de lecteurs électroniques de cartes électorales ont été détruits. La question de l’achat de votes par les deux partis principaux, le Congrès des progressistes de M. Buhari (APC, au pouvoir depuis 2015) et le Parti populaire démocratique de M. Abubakar (PDP, principal parti d’opposition), inquiète également.
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