Plusieurs partis, mouvements et associations politiques opposés au gouvernement du président Patrice Talon ont organisé un meeting samedi à Cotonou au terme duquel ils ont promis de coopérer en vue des prochaines élections pour « défendre la démocratie en péril ».
A l’appel de leurs leaders politiques, de l’ancien président Boni Yayi et de l’homme d’affaires et opposant Sébastien Ajavon, tous deux absents, près de 800 personnes, selon les organisateurs, un nombre relativement important pour ce type d’initiative, ont participé au rassemblement.
« Nous, forces politiques de l’opposition, sommes déterminées à nous battre pour la restauration de notre démocratie en péril », a déclaré leur porte-parole, le député Basile Ahossi, membre du parti l’Union sociale libérale de M. Ajavon qui vit en exil.
Dans une déclaration, ces acteurs politiques disent exiger du pouvoir « l’arrêt immédiat des poursuites judiciaires ciblées, la libération immédiate des prisonniers politiques et d’opinion, l’abrogation des lois portant code électoral et charte des partis politiques, la délivrance des récépissés aux partis politiques constitués, le retour des exilés avec garantie de sécurité et possibilité de participer à la vie politique ».
Pour eux, le président Talon, au pouvoir depuis avril 2016, doit aussi procéder à une « relecture du code pénal et l’abrogation de la loi portant création de la Criet », la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme, une cour spéciale qui ne permet pas de faire appel.
L’ancienne première dame du Bénin, Rosine Soglo, doyenne d’âge du Parlement, a adressé un message de soutien aux militants de l’opposition, de même que l’ancien président de la République Boni Yayi et de M. Ajavon.
Ce dernier a été condamné par contumace à 20 ans de prison le mois dernier par la Criet pour une affaire de trafic de cocaïne et un mandat international a été lancé contre lui.
La manifestation a abouti à la mise sur pied d’un regroupement baptisé Coalition pour la défense de la démocratie.
« Notre État de droit n’existe plus. Les lois ne sont plus respectées, les décisions de justice sont bafouées, les droits élémentaires de l’homme foulés aux pieds », a déploré un des responsables de la nouvelle organisation, Adolphe Kouthon, à l’AFP.
Selon lui, « ce creuset est le cadre de combat de tous ceux qui sont en désaccord avec la gestion » du pouvoir.
Les députés de la minorité parlementaire, d’anciens ministres de la République ainsi que de nombreuses personnalités opposées au président Talon ont également pris part à ce meeting au cours duquel ils ont affiché leur intention de coopérer au cours des prochaines élections.
Les opposants envisagent de former liste unique pour les législatives de 2019. La prochaine présidentielle est prévue en 2021.
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