La semaine prochaine un contingent de 3 200 hommes du Commando Sud dans le cadre d’un « programme de coopération » va arriver. Ils s’ajouteront aux quelques 100 GI qui depuis février assurent un entraînement dans la forêt péruvienne.
Mardi prochain approchera des côtes péruviennes un contingent de 3 200 soldats du Commando Sud des États-Unis, dans le cadre d’un « programme de coopération » avec le gouvernement d’Ollanta Humala qui, cette année, a déjà disposé de l’arrivée de deux groupes de soldats US. Selon des sources militaires péruviennes, il s’agit du plus grand contingent de soldats étrangers dans toute l’histoire du pays. Leur entrée a été validée grâce à une résolution législative de janvier 2015, qui a soulevé des critiques de l’Union des Nations Sudaméricaines (Unasur), organisme régional dont le Pérou fait aussi partie.
Les deux premiers contingents, bien que moindre en nombre, opèrent déjà sur le territoire péruvien depuis février dernier et resteront dans le pays jusqu’en février 2016, période sensible puisque le 10 avril le pays devra choisir un nouveau président et renouvellera la totalité du Congrès.
Le premier de ces groupes est composé par 58 soldats de l’infanterie de marine qui opèrent depuis le 1er février. Le deuxième, formé par 67 soldats, est arrivé deux semaines après et il est assigné à l’entraînement de troupes péruviennes dans une zone géographique qui ressemble à celle des vallées des rivières Apurímac, Ene et Mantaro (une zone essentiellement selvatique), où le gouvernement soutient que le groupe Sentier lumineux renait.
En septembre de l’année dernière le général John Kelly, chef du Commando Sud des États-Unis, avait visité le Vraem pour donner l’autorisation à ce qui serait la scène du théâtre d’entraînement signé dans un accord militaire bilatéral.
Le contingent qui arrivera la semaine prochaine débarquera au port de Callao et, selon l’information officielle, « il restera six jours en qualité de visite ». La flotte a pour vaisseau-amiral le porte-avions géant USS George Washington, équipé d’un système électronique de dernière génération et des radars de recherche aérienne, d’un contrôle de circulation aérienne et d’aide d’atterrissage. Il dispose de 90 avions et d’hélicoptères équipés d’armement de défense et d’attaque.
Le constitutionnaliste péruvien Ricardo Soberón, spécialiste en politiques des frontières et directeur du Centre de recherche de Drogues et de Droits de l’Homme de Lima, croit que cette mobilisation de 3 200 hommes pour une visite de seulement six jours, « est la réaction géostratégique du Commando Sud et du Département de Défense des États-Unis pour reprendre l’initiative en Amérique du Sud et pour mettre en application une présence militaire plus visible dans les Andes et dans le Pacifique Occidental, en prenant toujours en compte les actions ouvertes et cachées qu’il développe au Venezuela et dans d’autres pays qui s’éloignent de Washington ».
Ce dernier point avait déjà été l’objet de préoccupation par l’Unasur, quand en mars dernier son secrétaire général Ernesto Samper a proposé l’élimination des bases militaires US de l’Amérique Latine, dans le cadre d’une révision intégrale des relations des États-Unis d’Amérique avec les pays de la région.
Avec ReseauInternational