Alors que le scandale des agrobusiness bat encore son plein en Côte d’Ivoire, d’autres forme de système d’achat pyramidal ou système de Ponzi prospèrent dans le pays. C’est le cas de la société russe MMM, déjà poursuivie par la justice au Nigeria et en Afrique du Sud, où elle a ruiné des milliers de personnes. Ces gens y ont investi toutes leurs économies contre des promesses de retours sur investissement flatteurs qu’ils n’ont jamais reçus, encore moins leur mise de départ.
En tout cas, ce système de Ponzi russe dénommé MMM (Marvodi Mondial Movement), se qualifiant comme une « communauté d’entraide financière », s’est introduit plutôt discrètement en Côte d’Ivoire, où plusieurs personnes ont déjà souscrit.
Si en Afrique du Sud, au Zimbabwe et au Nigéria, l’entreprise MMM a pu s’installer officiellement, avant d’exercer et mettre fin subitement à son activité, laissant des millions de personnes dans l’angoisse, ce n’est pas le cas en Côte d’Ivoire où les souscripteurs procèdent par des transactions à l’aide de bitcoin. Il s’agit d’une crypto-monnaie qui a cours ces jours-ci sur l’internet.
A Abidjan, les clients de ce système manœuvrent loin des regards indiscrets sur le net, à travers les réseaux sociaux où ils essaient de convaincre d’autres personnes à les rejoindre dans leur chaine.
Comment ça fonctionne ?
« Tu aides quelqu’un et en retour quelqu’un d’autre t’aide. MMM n’est pas un hyip, ni un MLM, ni un site de placement d’argent, ni une banque. Gagnez 30% par mois », ainsi décrit une page facebook dédié aux souscripteurs ivoiriens de ce schéma.
Pour être plus clair, ce système consiste à faire un don et de recevoir au bout d’un mois un retour sur investissement de 30% de la somme investi sous forme d’aide à son tour. Pour l’heure, impossible pour La Diplomatique d’Abidjan (LDA, www.ladiplomatiquedabidjan.com) d’évaluer le nombre de souscripteurs de ce système, mais l’un des schémas consultés sur les réseaux sociaux revendique déjà plusieurs centaines de membres.
Selon le même modèle, MMM a également fait des victimes en Afrique du Sud et au Zimbabwe. Dans chacun de ces trois pays, la justice a ouvert une enquête pour préserver les droits des victimes dont plusieurs se disent « totalement ruinées ».
Interdit au Ghana
Alors que le système s’était aussi discrètement introduit au Ghana, fin 2016, les autorités de ce pays ont interdit ses activités en janvier 2017.
Une affaire d’escroquerie
Le fondateur de ce modèle, le Russe Sergey Mavrodi, a lancé son système pyramidal en Russie dans les années 1990. Mais le schéma s’est effondré quelques années plus tard, faisant perdre environ 100 millions de dollars (50 milliards FCFA) à ses membres. Le gouvernement russe a alors interdit le projet, et Sergey Mavrodi a été emprisonné pendant quatre ans.
A côté de ce schéma de Ponzi, le non moin célèbre Q-Net, un autre système similaire- nous y reviendront-, continue également de prospérer en Côte d’Ivoire et de faire des malheureux. Attention, l’appât du gain et de l’argent facile peuvent conduire à la ruine.