Furieux du fait que le Maroc n’organisera pas la Coupe du Monde 2026, des experts, cités par le journal Akhbar Al Yaoum, parlent d’un avenir pas très brillant pour les relations diplomatiques entre le Maroc et les pays arabes, en particulier l’Arabie saoudite, qui n’ont pas soutenu la candidature du royaume chérifien.
Après que leur pays a perdu la course pour l’organisation de la Coupe du Monde 2026, les Marocains ne décolèrent pas à l’égard des pays arabes, l’Arabie saoudite en tête, qui ont voté contre la candidature du Maroc. C’est ce qui transparait d’un article publié par le quotidien marocain Akhbar Al Yaoum dans son édition du 18 juin 2018, citant plusieurs experts.
Si l’Arabie saoudite et les Émirats arabe unis croient avoir bien de choisir les États-Unis, le Canada et le Mexique, Akhbar Al Yaoum considère que ces deux pays ont fort à perdre. Le journal a rappelé que le Maroc était un allié stratégique, politique, économique et militaire de ces deux monarchies du Golfe, qui n’a cessé de les soutenir en particulier dans la lutte antiterroriste et dans leur guerre au Yémen.
«Il est temps pour le Maroc de déclarer son retrait de la Coalition menée par l’Arabie saoudite au Yémen», affirme Samir Bennis, expert marocain en relations internationales.
Pour le politologue Abdelmajid Belaghzal, ce n’est pas le comportement des pays arabes qui ont soutenu les États-Unis au détriment du Maroc qui est étonnant, mais c’est celui de l’opinion publique marocaine qui croit encore aux chimères de la fraternité arabe et islamique. «Je suis plutôt surpris de constater qu’il y a encore, au sein de l’opinion publique marocaine, des parties qui croient en l’unité arabe et en la solidarité islamique», a déclaré l’expert. «L’Histoire nous a enseigné depuis bien longtemps qu’il ne s’agit là que de vagues chimères en lesquelles plus personne ne croit. C’est décevant d’en être encore là», a-t-il ajouté.
Pour sa part Abdelari Atouane, journaliste palestinien expert du monde arabe et directeur du site d’information Rai al-Yaoum, a estimé, cité par le journal, que ce qui s’est passé est un «coup de poignard dans le dos». «Soutenir le Maroc, ne serait-ce que parce que les États-Unis sont le principal soutien de la force occupante qu’est Israël, aurait été l’évidence même. Mais c’est mal connaître l’Arabie saoudite», a-t-il affirmé.
La déception des Marocains qui ont vu leur pays écarté de la course pour l’organisation de la Coupe du Monde 2026 au profit du Canada, des États-Unis et du Mexique est immense. De surcroît, l’annonce de la liste des pays arabes ayant voté contre le Maroc, l’Arabie saoudite en tête, a déclenché une vague de colère chez certains Marocains. Sur les réseaux sociaux, ils sont allés jusqu’à appeler le roi Mohammed VI à rompre les relations diplomatiques qu’entretient le Maroc avec ces pays qu’ils qualifient de «traîtres».
Les pays arabes ayant voté contre le dossier marocain sont l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, l’Irak, la Jordanie, le Koweït et le Liban.
Le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Kheïreddine Zetchi, s’est prononcé en faveur d’une candidature commune de l’Algérie et du Maroc pour l’organisation de la Coupe du Monde de football en 2030.
«Je pense qu’à l’avenir, pour les dossiers de candidature à l’organisation du Mondial, les pays doivent se rapprocher et unir leurs forces», a-t-il déclaré cité par le site d’information ObservAlgerie.
Avec sputnik