Dans une circulaire datée du 19 octobre 2017, et adressée aux responsables et agents des forces de défense et de sécurité du Gabon, les autorités de ce pays officialisent la suppression des visas pour les ressortissants des Etats membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) désirant se rendre au Gabon, pour un séjour n’excédant pas trois mois.
Désormais, apprend-on officiellement, tout citoyen de la Cemac, détenteur d’un passeport d’une validité d’au moins trois mois, peut librement entrer et circuler sur le territoire gabonais, conformément à l’Acte additionnel de la Cemac «du 25 juin 2013 portant suppression du visa pour tout ressortissant de la Cemac circulant dans l’espace communautaire», laquelle décision avait jusqu’ici du mal à être appliquée.
Toutefois, souligne la circulaire susmentionnée, «les autorités gabonaises se réservent le droit de refuser l’entrée aux personnes n’ayant pas respecté le délai de séjour lors de leurs précédents voyages, et aux personnes considérées comme pouvant porter atteinte à l’ordre public, à la sécurité nationale et la santé publique».
Le Gabon devient ainsi le 3ème pays à officialiser la libre circulation dans la zone Cemac (elle est déjà effective au Congo, au Cameroun), en l’espace de quelques mois seulement, après le Tchad et la République centrafricaine (RCA). La décision prise par les autorités gabonaises donnera sûrement un coup d’accélérateur au processus dans la zone Cemac, dans la mesure où ce pays était considéré, avec la Guinée équatoriale, comme l’un des principaux obstacles à la libre circulation tant souhaitée dans cet espace communautaire.
Afin de contraindre ces deux pays à accepter de mettre en œuvre cette libre circulation, a-t-on appris le 28 septembre à Douala, au cours d’une réunion du Comité de pilotage du programme des réformes économiques et financières de la Cemac (Pref-Cemac), la commission de la Cemac projetait d’ailleurs des sanctions contre le Gabon et la Guinée équatoriale. Désormais, seul le pays d’Obiang Nguema reste dans le collimateur de l’instance faîtière de la Cemac.