Le groupe de Tim Cook est tombé jeudi à son cours le plus bas depuis deux ans, repassant derrière Alphabet, la maison-mère de Google, qui lui avait déjà brièvement ravi le titre de plus forte capitalisation boursière au monde, en février. Pour de bon, cette fois?
Apple lâche encore son titre. Le géant de Cupertino a encore dû céder, jeudi soir, sa couronne d’entreprise cotée la plus chère au monde à Alphabet, la maison-mère de Google, comme cela avait déjà été le cas (très brièvement) le 2 février dernier.
Le groupe dirigé par Tim Cook a terminé jeudi sur une baisse de 2,35% lui faisant atteindre 90,34 dollars, soit son cours le plus bas en l’espace de deux ans. Apple est ainsi valorisé à 494,8 milliards de dollars contre 499,9 pour Alphabet.
Le recul de 2% d’Apple jeudi était dû à des informations de presse. Le quotidien japonais Nikkei rapportait ainsi que l’un de ses grands sous-traitants, le taïwanais TSMC, aurait fait part de prévisions très pessimistes, ce qui a renforcé les doutes sur un groupe déjà fragilisé par l’annonce, il y a deux semaines, d’un recul historique des ventes d’iPhone sur un trimestre, le premier depuis le lancement du célèbre smartphone en 2007.
Des trajectoires opposées
Si le 2 février, Google n’avait chipé que pendant une seule journée son titre à Apple, il semble bien que la tendance permette au groupe fondé par Larry Page et Sergey Brin de s’installer durablement sur la plus haute marche du podium.
Depuis le début de l’année, Apple a vu sa capitalisation boursière perdre 14% et ne semble pas avoir touché le fond de la piscine. Le recul des ventes d’iPhone laisse les observateurs sceptiques sur la capacité du groupe à innover et à se lancer sur des marchés qui ne sont pas arrivés à maturité (comme les ordinateurs portables) ou soumis à une concurrence intense (c’est le cas du smartphone).
Et ce n’est pas l’iPhone 7 qui devrait changer la donne. “Clairement personne ne croit que l’iPhone 7 va présenter de nouvelles caractéristiques qui vont pousser les gens à sortir et acheter un nouveau téléphone”, juge l’analyste d’UBS Steven Milunovich, interrogé par CNBC.
“On a des retours négatifs sur les commandes de composants et les prévisions de production, et le nouvel iPhone ne semble pas présenter beaucoup de nouveautés par rapport au 6S”, abonde Jun Zyang, analyste chez Rosenblatt Securities, cité par Reuters.
Innovation et santé
À l’inverse, Google fait preuve d’innovation et arrive encore à augmenter considérablement ses revenus. Son chiffre d’affaires a encore progressé de 17% sur le dernier trimestre en date.
Sa fort part de marché dans les smartphones, le développement de sa voiture autonome, avec la Google Car, ou son incursion dans la santé illustrent la volonté du groupe de se diversifier quitte à prendre des paris audacieux. Des efforts qui, s’ils coûtent cher en investissements, peuvent constituer à plus long terme des relais de croissance.
“Tout est une question de perspective de croissance et de trajectoire. Google croît à une très grande vitesse et augmente sa rentabilité, malgré des investissements massifs dans ses nombreux paris”, alors qu’Apple voit ses revenus reculer, constate Jan Dawson, analyste chez Jackdaw, sur Marketwatch.
À voir donc, si les perspectives de croissance vont permettre à Alphabet de prendre définitivement la couronne d’Apple d’entreprise cotée la plus chère au monde. Un titre que le groupe de Cupertino avait ravi à ExxonMobil en 2012.
avec bfmbusiness