Le gouvernement angolais prévoit une croissance du PIB de 4,9% en 2018 d’après le projet de loi des finances qui a été présenté vendredi dernier au Parlement. Alors que le FMI s’attend à moins de 2%, les autorités tablent sur une série de mesures envisagées durant l’exercice pour assainir et relancer l’économie du pays qui souffre encore de la baisse des cours du prix de pétrole.
Avec beaucoup de retard autorisé par la loi en raison des derniers scrutins, le gouvernement angolais a enfin soumis vendredi dernier, son projet de loi de finances pour l’année 2018 au Parlement. Pour ce premier budget de l’ère post Dos Santos, le gouvernement angolais table sur une projection de croissance de 4,9% selon le ministre du développement économique Manuel Nunes Júnior. « C’est un budget élaboré sur des bases réalistes » a commenté le ministre devant les députés qui doivent examiner le projet avant son adoption.
Estimé à près de 58 milliards de dollars, le budget prévoit de ramener le déficit à 2,9% du PIB l’année prochaine malgré la hausse des dépenses publiques envisagés par les autorités. Le ministre Nunes Junior n’a pas manqué de relever que le projet de loi des finances privilégiait entre autres l’objectif de la stabilité macroéconomique ainsi que des incitations à l’investissement afin de relancer la machine économique du pays conformément aux engagements annoncés par le gouvernement le 8 décembre dernier lors du conseil des ministres au cours duquel le texte a été adopté.
Optimisme démesurée
C’est le premier projet de loi des finances du nouveau gouvernement issu des élections d’aout dernier qui ont vu l’arrivée à la tête de l’Etat de João Lourenço qui s’est engagé à relancer la machine économique du pays en réduisant notamment sa trop grande dépendance au pétrole dont l’Angola est l’un des plus gros producteurs du continent. Le pays a d’ailleurs fortement pâti de la baisse des cours de l’or noir entamée à partir de 2014.
Dans le programme de relance économique qu’entendent mettre en œuvre les autorités sur la période 2018-2022 avec un plan d’urgence de six mois pour la première année, il est prévue en ^lu de l’assainissement des entreprises publiques et particulièrement de l’industrie pétrolifère, d’améliorer le climat des affaires et de booster les investissements dans le secteur agricole. Lors de son premier son discours au Parlement pour l’ouverture de la session budgétaire, le nouveau chef de l’Etat a annoncé une panoplie de mesures destinées à reformer structurellement l’économie du pays pour atténuer sa dépendance aux matières premières.
Après avoir fait part de son intention de restructurer les entreprises publiques et d’assainir le secteur de l’industrie pétrolière, Lourenço entend miser sur l’amélioration du climat des affaires afin d’attirer plus d’investissements notamment dans le secteur agricole avec à la clé des incitations fiscales pour renforcer la compétitivité du pays. Lors de sa première déclaration au Parlement, le président Joao Lourenço avait prévu de parvenir à une croissance d’au moins 2 % cette année après la contraction de -0,7% enregistrée en 2016, et parallèlement, la réduction de l’inflation de 42% l’année dernière à 22,9% cette année.
Des prévisions trop optimisme à en croire les analystes. Selon le FMI, l’économie du pays est certes en train de reprendre des couleurs mais la croissance attendue en 2018 ne serait que de 1,6% loin des 4,9% projetés par le gouvernement. Alors que l’ancien gouvernement avait suspendu ses négociations avec l’institution de Bretton Woods, les nouvelles autorités ont depuis renoué le dialogue en vue d’obtenir une assistance financière en contrepartie de la mise en œuvre des réformes structurelles destinées à relancer la machine économique du pays. « L’économie angolaise connaît une légère reprise cette année, mais des déséquilibres macroéconomiques importants subsistent. Le nouveau gouvernement est pleinement conscient des déséquilibres et a approuvé un plan pour commencer à relever ces défis » avait d’ailleurs jugé, en début du mois, une délégation des services du FMI qui a séjourné dans le pays.
En attendant, les autorités comptent sur le lancement d’une série de mesures d’urgence pour marquer la rupture avec le règne d’Eduardo Dos Santos. Mercredi à Luanda, le chef d’Etat angolais, a par exemple annoncé une amnistie fiscale à toux ceux qui rapatrient leurs fonds déposés à l’étranger d’ici janvier 2018. A défaut, l’Etat pourrait en confisquer les patrimoines non déclarés a annoncé Lourenço dans le cadre de la lutte contre la corruption et l’évasion fiscale qu’il a promis à son arrivée au pouvoir.
Avec latribuneafrique