Agée d’un peu plus de 30 ans, Doué Ange Danol, connue sous le pseudonyme de « Ange café-cacao », est une jeune fille qui fait parler d’elle à Bangolo pour son esprit d’initiative dans le domaine du commerce de culture de rente et de l’élevage, des secteurs traditionnellement réservés aux hommes dans le département. Portrait.
Obligée d’interrompre ses études au Cours moyen première année (CM1) à cause des difficultés financières de ses parents qui accordaient la priorité aux garçons pour l’école, la petite Doué Ange ne baisse pas pour autant les bras. Elle s’intéresse beaucoup plus à la cuisine traditionnelle auprès des femmes de Guéhouo, son village natal.
Un amour de cuisine qu’elle ira perfectionner plus tard auprès de professionnels de l’hôtellerie dans les grandes agglomérations. Mais n’ayant pas de grands moyens financiers pour créer son restaurant, la jeune fille décide de se lancer en 2006 dans la vente de chaussures et de divers articles.
Mais en 2010, une coopérative agricole exerçant dans le domaine du café-cacao à Duékoué la contacte pour faire d’elle sa commerciale. Moulée en pantalon tous les matins, elle parcourait les campements du département pour convaincre les paysans de rejoindre la coopérative. Un travail qu’elle réussit avec brio puisque le nombre d’adhésions double à la fin de la campagne agricole.
«Le travail que je faisais, a tapé dans l’œil du président du conseil d’administration (PCA) de la Coopérative agricole Allah kabo de Bangolo (CAAKB). M. Affodo Emmanuel m’a alors débauchée et m’a nommée déléguée au sein de sa structure», explique-t-elle.
Selon son employeur, Doué Ange est une battante qui a contribué à faire monter les chiffres d’affaires de la CAAKB. Il lui arrive souvent de s’adonner à des labeurs que la direction confie aux hommes corpulents à cause de la rudesse de la tâche, ajoute-t-il.
Quelques années plus tard, la jeune fille prend goût au métier de l’agriculture et projette de s’autonomiser dans le domaine. Elle décide de se créer elle-même une plantation de cacaoyers et de s’investir dans l’élevage.
Doué Ange Danol est aujourd’hui propriétaire d’une cacaoyère de 4 hectares, d’une ferme avicole de 2000 têtes de pondeuses et de poulets de chair et d’un restaurant. En 2016, elle a créé sa propre coopérative agricole qui revendique, à l’en croire, près de 4000 femmes de la région du Guémon.
Mademoiselle Doué, avec sa coopérative dénommée ‘’Messie’’ envisage construire à Bangolo un port sec de vivriers. Elle s’active depuis près d’un an à rechercher les moyens de réaliser ce rêve qui rendra autonome financièrement de nombreuses femmes de la région.
Source : AIP