Business France a organisé les 22 et 23 octobre dernier l’événement Ambition Africa 2018 au sein du ministère des Finances à Paris. L’objectif est de rebooster l’activité des PME françaises vers le continent africain.
L’intégration des PME françaises sur les marchés africains est une priorité pour Business France. Pour la première édition de l’événement Ambition Africa 2018 qui s’est tenu au ministère des Finances, les tables rondes avaient pour objectif de définir une feuille de route que peuvent suivre les entreprises françaises pour investir avec efficacité sur le continent africain. «Ce qui est important, c’est que les entreprises s’impliquent dans la formation de leurs salariés. Sur le continent, nous avons un formidable réservoir en termes de capacité de ressources humaines mais la formation fait parfois défaut. C’est pourquoi il est important de prendre le temps de les former avant de les employer et d’en tirer un bénéfice », nous explique Mossadeck Bally, cofondateur du groupe hôtelier Azalai dont le siège social est à Bamako au Mali.
Vive le mariage entre les entreprises africaines et françaises ?
A travers cet événement, la France veut montrer qu’elle a revu les orientations de sa stratégie commerciale avec le continent africain. Paris souhaite davantage impliquer ses PME. Ainsi, 3 000 rendez-vous BtoB ont été programmés et 500 entreprises françaises et africaines ont fait le déplacement. La France ne souhaite plus uniquement mettre en valeur ces grands groupes mais montrer aussi qu’elle peut être un hub pour les investissements en Afrique. Selon Business France, 80% des entreprises implantées dans l’Hexagone estiment que la France est un hub commercial vers le continent africain. Ce forum s’inscrit dans la droite ligne du discours de Ouagadougou prononcé par Emmanuel Macron, le chef d’Etat français. Le locataire de l’Elysée avait insisté sur la mise en place de partenariats «gagnant-gagnant» avec une volonté non dissimulée d’ouvrir l’horizon des entreprises françaises également vers les marchés anglophones.
La France veut mettre le booster
Pour la France, ce forum est aussi une volonté d’affirmer les ambitions françaises sur le continent africain. Deux mois après la grande messe de Pékin durant laquelle la Chine a annoncé un investissement à hauteur de 60 milliards de dollars, la France veut montrer qu’elle est prête à s’adapter à la nouvelle réalité des marchés économiques africains. Si l’excédent commercial français, entre 2016 et 2017, est passé de 3,5 à 2,9 milliards d’euros, les IDE (investissements directs extérieurs) ont en revanche été multipliés par sept entre 2002 et 2017, atteignant la somme de 53,5 milliards d’euros. La réciproque est également vraie car le stock d’IDE des entreprises africaines dans l’Hexagone ont progressé de 50% en 2017 malgré une présence limitée sur le territoire français. Mais ces échanges ne demandent qu’à être stimulé : « A la fin de ces deux journées, le bilan est positif. Et nous avons l’espoir d’organiser une seconde édition l’année prochaine », conclut Christophe Lecourtier – Directeur général de Business France. Un pari qui pourrait s’avérer utile pour redynamiser les relations commerciales entre Paris et les capitales africaines.
Avec CIO-MAG