Amadou Koné : Ministre des Transports
Il a la prestance tranquille de ceux qui n’ont plus besoin de hausser le ton pour se faire entendre. Amadou Koné, ministre des Transports depuis 2017, maire de Bouaké et tout récemment président de l’Union des Villes et Communes de Côte d’Ivoire (UVICOCI), incarne une figure montante du leadership territorial ivoirien. De la politique nationale à l’action locale, cet ingénieur géographe passé par l’Université Laval (Canada) n’a eu de cesse de tisser des ponts entre les ambitions d’État et les réalités du terrain. Sa trajectoire, jalonnée de défis et d’engagements, fait de lui l’un des piliers silencieux mais puissants de la gouvernance ivoirienne.
Né le 24 août 1966 à Bouaké, Amadou Koné est un enfant du centre, un homme de la terre avant d’être un homme des routes. Titulaire d’une maîtrise en aménagement du territoire obtenue à l’Université d’Abidjan, il pose dès ses débuts les bases d’un parcours centré sur la planification, l’organisation spatiale et le développement. Il fait ses premières armes au Comité national de télédétection et d’Information géographique (CNTIG), où il pilote les données socio-économiques. Vision globale, maîtrise technique, goût du concret : autant de qualités qui le guideront tout au long de sa carrière.
La politique l’appelle en 2005. Nommé ministre du Tourisme et de l’Artisanat, il engage une dynamique de valorisation de l’artisanat local, souvent oublié, et tente de repositionner la Côte d’Ivoire sur la carte du tourisme africain. Deux ans plus tard, il devient ministre de l’Intégration africaine. C’est un autre registre, plus diplomatique, mais tout aussi stratégique. Il y joue un rôle clé dans les négociations des Accords de partenariat économique (APE) entre la Côte d’Ivoire et l’Union européenne, confirmant ainsi sa capacité à défendre les intérêts nationaux dans des arènes internationales.
Mais c’est peut-être à la Banque africaine de développement (BAD), entre 2011 et 2017, qu’il affine le plus son art de la vision. Administrateur pour trois pays — la Côte d’Ivoire, la Guinée et la Guinée-Bissau — il œuvre à la concrétisation de projets structurants pour l’Afrique de l’Ouest, avec un œil toujours rivé sur la pertinence, l’impact et la durabilité. Ce passage à la BAD n’est pas une parenthèse, mais une école du développement grandeur nature.
Le 11 janvier 2017, il revient au gouvernement, cette fois en tant que ministre des Transports. Un portefeuille capital dans un pays en pleine reconstruction. Routes, rails, aéroports, sécurité routière : tout passe par lui. Et il avance, à son rythme, méthodiquement. Sous sa houlette, des chantiers sont lancés, des infrastructures modernisées, des projets de mobilité urbaine esquissés. Bouaké, sa ville natale, devient le symbole de ce double engagement national et local. Élu député en mars 2021, puis maire en septembre 2023, Amadou Koné assoit son ancrage dans le tissu sociopolitique régional. Sa réélection au gouvernement Beugré Mambé, en octobre 2023, vient confirmer cette stature.
Le 5 juillet 2024, une nouvelle corde s’ajoute à son arc : il est élu président de l’UVICOCI. À travers cette fonction, il devient la voix des collectivités locales, des communes rurales aux grandes villes, incarnant cette Côte d’Ivoire des territoires, souvent oubliée par le pouvoir central mais essentielle à la stabilité du pays.
Membre influent du RHDP, coordinateur régional de Gbêkê 1, Amadou Koné trace son chemin avec constance. Ni star médiatique, ni tribun flamboyant, il préfère le travail de fond, le service, la loyauté. Sa force ? Un ancrage local profond et une lecture pragmatique des enjeux nationaux.
Dans un paysage politique souvent secoué par les ambitions bruyantes, Amadou Koné, lui, construit. Une route à la fois. Une commune à la fois. Un avenir à la fois.